Quand Uku Randmaa a quitté la porte de passage de Hobart, point de dépose des films, en 3ème position du classement de la Golden Globe Race samedi dernier, il ne pensait pas à rattraper son écart avec le second du classement, le Hollandais Mark Slats, mais seulement à rester devant Susie Goodall. Celle-ci est attendue à la porte de Hobart demain dans la nuit à la 4ème place. Le problème d’Uku ? Les bernacles. La quille de son Rustler 36 One and All en est couverte et n’étant pas un passionné de natation, Uku se demande comment s’en débarrasser. Il a de plus oublié son masque et ses palmes au départ de la course aux Sables d’Olonne.
Don McIntyre, le Président de la Course actuellement à Hobart pour accueillir les premiers skippers précise : “Je n’ai jamais vu cela de toute ma vie de navigateur. J’étais tellement triste de voir le bateau partir sachant qu’ils continueraient à se développer jusqu’à la fin de la course. Les barnacles ralentissent le bateau de 0.5 à 1 noeuds à chaque heure de navigation. Cela représente 12 à 24 milles perdus sur les 100 jours à venir!”
Lionel Régnier, qui a aidé Uku Randmaa et Jean-Luc Van Den Heede le leader de la GGR pendant leurs dernières préparations nous précise que : “L’antifouling de Uku a été fait juste après celui de Jean-Luc mais ce n’est pas le même et seulement 2 couches contre 3+1 chez Jean-Luc, même procédé et même applicateur. La dernière couche chez Jean-Luc était avec poudre de cuivre et l’ensemble est demi-érodable ... il n’a pas plongé depuis le départ, les bernacles ce sont accrochés uniquement sur le gelcoat ..”
Tôt aujourd’hui, Jean-Luc presque à la moitié du Pacifique et à quelques 2000 miles devant Mark Slats, a rapporté par téléphone qu’il a navigué sous spi à 7 noeuds ces dernières 48 heures. "Sous spi jour et nuit. Un peu stressant pour dormir !" Il a seulement quelques bernacles sur la coque au-dessus de la ligne de flottaison et il a dit : “On dirait une croisière dans le Pacifique avec quelques milles”. L’homme de 73 ans ajoute qu’il a encore une belle variété d’aliments à bord avec des oignons, de l’ail, 150 litres d’eau - et plein de vin ! A part sa famille, rien ne lui manque.