Il y a encore quelques années, Willard Church Jr. devait creuser parfois plus d'un mètre dans la glace jusqu'à la fin avril pour pouvoir pêcher dans le fleuve Kanektok, qui coule près de chez lui, à Quinhagak, en Alaska. Mais depuis quelque temps, le cours d'eau est à peine gelé au printemps, signe bien tangible du réchauffement climatique qui touche l'Etat américain et contraint ses habitants, pour beaucoup des autochtones vivant des ressources de la nature, à changer leur mode de vie traditionnel. "J'ai passé ma vie entière à suivre ce mode de subsistance (...), avec des expéditions de chasse et de pêche de dix jours dans les montagnes", expliquait ainsi M. Church, Esquimau Yupik de 55 ans, en faisant visiter récemment à l'AFP son petit village de 700 habitants, perdu entre la mer de Bering et la baie de Kuskokwim.
Selon les scientifiques, l'Alaska, comme le reste de la zone arctique, subit un réchauffement deux fois plus rapide que la moyenne du globe, et les températures en février et mars ont encore battu cette année des records de douceur.