« Bon départ ! » A deux reprises, à 13h pour les multicoques, à 13h15 pour les monocoques, Jean-Gabriel Le Cléac’h, président du comité de course, a prononcé cette phrase attendue avec impatience par tous les participants de la troisième édition de la DRHEAM-CUP/GRAND PRIX DE FRANCE DE COURSE AU LARGE, heureux de renouer avec la compétition après plusieurs mois à ronger leur frein. Pour cette reprise, la météo avait décidé d’être clémente pour les bateaux et les marins, avec un très léger flux d’ouest-nord-ouest (5 nœuds) qui a permis aux spectateurs venus assister au départ sur l’eau d’avoir le temps d’admirer la flotte bigarrée.
A droite de la ligne, les Multi50, plus à l’aise dans le petit temps que les Ultimes deux fois plus grands, ont été les plus prompts à faire route vers la bouée de dégagement La Manche située à 2 milles, franchie en tête par Leyton (Arthur Le Vaillant) devant Solidaires en Peloton-ARSEP (Thibaut Vauchel-Camus) et Ciela Village (Erwan Le Roux). Le trio choisissait ensuite d’aller chercher son salut à la côte vers Omonville, 8 milles plus loin.
De leur côté, les trois trimarans Ultimes jouaient la carte du large, avec dans l’ordre de passage à Omonville, le Maxi Edmond de Rothschild (Franck Cammas/Charles Caudrelier), Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville) et Actual Leader (Yves Le Blevec). Deux heures plus tard, à 17h, les grands trimarans avaient déjà quasiment avalé la Manche, sur le point de franchir la marque de West Shambles !
Du côté des monocoques, le plus rapide à faire route vers l’ouest était le tenant du titre en IRC équipages, Amanjiwo (Sébastien Harinkouck), suivi par les Figaro, avec en fers de lance le duo Pierre Leboucher/Benoit Mariette (Guyot Environnement), et les solitaires Sam Goodchild (Leyton) et Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), tandis que du côté des Class40, Crédit Mutuel (Ian Lipinski), auréolé de son récent record du tour des îles britanniques, menait les débats. A noter deux abandons précoces, ceux de Banque du Léman (Simon Koster/Valentin Gautier) en Class40, suite à une voie d’eau provoquée par le moteur qui s’est arraché du tableau arrière, et de Tuff…Tuff…Tuff (Pascal Tuffier) à cause d’un problème d’électronique.
La suite du programme ? « La traversée de la Manche va être compliquée, avec un passage de front et le vent qui va faiblir puis tourner complètement nord-est. Il y aura des coups à jouer pour arriver sur la côte anglaise ensuite, ça devrait être sympa, du portant quasiment jusqu’au bout », expliquait au moment de quitter le ponton de Port Chantereyne Armel Le Cléac’h. Soit une course qui devrait durer moins de deux jours pour les plus véloces, deux-trois jours pour la plus grande partie de la flotte attendue dans à partir de mardi après-midi du côté de La Trinité-sur-Mer.