Isabelle Joschke (MACSF) était à la vacation de 9h30 ce matin.
"Je communique pas mal avec mon équipe à terre au sujet des réparations que j’ai effectué dans la nuit, je fais un bilan sur les choses en cours. Pour l’instant j’ai fait la moitié du travail, j’ai plus ou moins reconstruit un balcon, la deuxième partie consistera à fixer ce nouveau balcon sur le pont. La sécurité est vraiment très importante et on se dirige dans une zone compliquée donc il ne faut pas jouer avec cela. Autant sur une transat, ce n’est pas un drame, là je vais vers des conditions difficiles que je vais subir, je ne choisirai pas ce que je rencontrerai. C’est important pour moi de me sentir en sécurité lorsque je vais sur mon tableau arrière et c’est aussi important de remettre en marche les éléments bloqués pour l’instant.
Cette descente est assez compliquée, j’ai eu beaucoup de grains ces deux derniers jours, avec du vent qui monte, qui tourne, donc ce n’est plus possible de faire la route prévue, avec la question du changement de voilure ou pas. Cette nuit à l’inverse, je n’avais plus de vent du tout, 1 ou 2 noeuds seulement, donc j’en ai profité pour avancer sur plein de points techniques, c’était agréable d’avancer un peu doucement.
En 2020 c’est assez dur d’être seul sur son bateau : lorsqu’on rencontre un problème technique, on est en interaction permanente avec l’équipe technique à terre pour donner des nouvelles, il y a quand même un lien permanent qui m’a même amené à m’interroger : quand est ce que ça s’arrête ? Quand est-ce que je vais pouvoir être seule sur mon bateau ? Pour l’instant, ça me va car j’ai besoin de cette interaction pour faire avancer les choses. C’est assez bizarre, ce n’est pas la solitude à laquelle je m’attendais. Je le vis bien mais je pense que je vivrai aussi bien un moment de pleine solitude mais ce n’est pas encore arrivé ! "