Le défi britannique a sorti vendredi la tête de l'eau, lors des régates préparatoires de la Coupe de l'America au lendemain d'une entrée en matière calamiteuse, parvenant cette fois à finir ses régates sans toutefois battre Team New Zealand.
Outre cette double confrontation sur le plan d'eau d'Auckland, la deuxième journée des America's Cup World Series (ACWS) a été marquée par une passe d'armes entre Britanniques et Kiwis, les premiers laissant entendre que les seconds auraient une responsabilité dans leurs déboires de la veille.
A trois mois de la 36e édition (6-21 mars) de la Coupe de l'America, la Nouvelle-Zélande accueille depuis jeudi les ACWS, des épreuves qui doivent permettre aux quatre équipes en lice de se jauger à bord des AC-75, ces tout nouveaux monocoques de 75 pieds (23 mètres).
Les Britanniques d'INEOS Team UK ont cependant complètement manqué jeudi leur début de compétition, incapables de boucler leurs deux régates en raison de problèmes de foils.
Le bateau skippé par Ben Ainslie, légende de la voile britannique, a certes été battu deux fois jeudi par Team New Zealand, tenant du titre (defender) de la Coupe de l'America. Mais le quadruple champion olympique a paru soulagé par son voilier, après la prestation catastrophique de jeudi.
"C'était beaucoup mieux qu'hier", a-t-il dit, tout en reconnaissant que son bateau, "Britannia", demeurait un ton au-dessous de "Te Rehutai", le voilier néo-zélandais.
"Nous avons bouclé le parcours, tout fonctionnait comme il le doit et les gars ont vraiment fait un bon boulot."
Les deux autres régates de la journée ont opposé les défis italien et américain, Luna Rossa et American Magic, qui en ont chacun remporté une.
Au final, c'est hors des flots bleus néo-zélandais que s'est déroulé l'affrontement le plus vif de la journée, Team New Zealand balayant sèchement les reproches voilés de Ben Ainslie.
Le marin de 43 ans a expliqué que les pépins de la veille étaient venus du système qui permet de faire monter ou descendre les foils dans l'eau, selon le bord suivi, un système qui est commun à tous les voiliers engagés.
Il a créé la polémique en laissant entendre que Team New Zealand, "organisateur" de cette édition, s'était montré réticent à partager certaines informations susceptibles de résoudre le problème.
"Nous avons probablement perdu des semaines sur l'eau à devoir gérer le système de bascule des foils", a pesté Ainslie.
Le défi néo-zélandais a fustigé des propos "totalement incorrects et faux", affirmant que les quatre équipes utilisaient les mêmes composants et avaient la responsabilité de leur entretien.
"Team NZ sait d'expérience que si toutes les procédures de maintenance et de lancement sont correctement respectées, le système fonctionne comme prévu", a-t-il indiqué dans un communiqué.
"Autant que le defender le sache, le système de bascule de foil d'INEOS Team UK est totalement opérationnel."
L'équipe britannique aurait le plus gros budget des quatre défis engagés, selon certains médias qui avancent que le milliardaire Jim Ratcliffe aurait mis 110 millions de livres (120 millions d'euros) sur la table pour cette campagne.
Ces ACWS, qui sont sans incidence sportive sur la Coupe de l'America en elle-même, se poursuivent jusque samedi, avant la "Christmas Race" dimanche.
Les choses sérieuses débuteront en janvier avec la Prada Cup qui mettra aux prises les trois challengers. Le vainqueur de cette compétition affrontera en mars Team New Zealand lors de la Coupe de l'America, qui fête en 2021 ses 170 ans.