Thomas Ruyant (LinkedOut), victime d'un problème d'aériens qui l'handicapait dans sa navigation, a enfin pu monter au mât afin d'effectuer les réparations. Il était à la vacation de 10h ce matin.
" Hier, j’ai profité de la petit molle pour régler mes soucis d’aériens qui sont enfin résolus, ou du moins en partie. Ça fait du bien car ça faisait 3-4 jours que j’étais un petit peu à l’aveugle, et qu’est-ce que c’est dur de naviguer sans informations de vent ! On navigue beaucoup avec les chiffres sur ces bateaux-là donc quand on navigue plus qu’avec un cap et une vitesse, c’est très compliqué. J’attendais le bon créneau pour monter en tête de mât et faire la réparation. Je n’y croyais pas trop, mais ça marche, j’ai une girouette qui fonctionne à nouveau. J’ai pu faire une bonne nuit, ça faisait longtemps que je n’avais pas pu dormir correctement.
C’était une prise qui s’était arrachée. J’ai dû prendre mon temps et passer une heure là-haut pour tout réparer. Avant hier, il fallait être dessus tout le temps, la main sur la télécommande, les yeux sur les chiffres, à essayer tant bien que mal de faire avancer le bateau, mais on s’arrête toujours à un moment donné pour manger et dormir. Ça fait beaucoup de bien de retrouver tout ça. C’est un petit peu mon Vendée Globe de la résilience.
Il peut y avoir un petit regroupement qui s’opère, il y a un front froid qui nous barre la route avant de retrouver l’alizé de Nord-Est dans un premier temps, puis de Sud-Est en approche du pot-au-noir. Il y a cette dernière transition avant de retrouver du vent stable donc je suis content d’avoir retrouvé mon aérien pour cette dernière opération météo. C’est très dur de voir à quel endroit couper le front. Il va falloir être vigilant, on voit que ça a ralenti pour Yannick (Bestaven), ça commence pour Charlie (Dalin) et ça ralentira pour moi aussi. J’espère que je pourrai récupérer un paquet de milles, mais ça va revenir par derrière aussi. C’est assez fou à ce moment-là du Vendée Globe et j’ai l’impression que ça a été comme ça sur toute la course. C’était impossible de prendre le large, ça revient toujours par derrière. On peut avoir n’importe quel bateau, ça se regroupe à chaque fois et ça va être encore le cas dans les heures qui viennent avant un long bord en tribord amures jusqu’aux Canaries. Avant de retrouver les situations hivernales qui peuvent encore apporter quelques options pour finir le match. Il y aura de nouveau un petit peu de jeu je pense.
Je pense que pour Yannick, qui nous voit revenir sur lui alors qu’il avait beaucoup d’avance, ça doit être dur. Pour nous c’est plus réjouissant. J’ai perdu beaucoup de temps à cause de petits soucis, mais je vais pouvoir recoller. Tout le Vendée Globe a été comme ça, la course est loin d’être finie. On ne va rien lâcher et il y aura des opportunités jusqu’au bout ! J’espère que je vais pouvoir garder cette place sur le podium, avec tous les problèmes que j’ai eu, j’en serais vraiment ravi ! "
Thomas Ruyant / LinkedOut