Maxime Sorel (V and B - Mayenne) était à la vacation de 10h ce matin.
" Ça va très chaudement ce matin. Il fait 30 degrés et c’est très humide. J’ai retrouvé un petit peu de vent hier donc j’étais content car c’était un peu la “cata”. C’était la double peine, je me suis pris le très fort de la dépression et après le très mou de l’anticyclone. Je me fais une raison car on va bientôt embrayer sur l’autoroute des alizés et sur le papier mon bateau est moins rapide que ceux de devant donc de toute façon, j’aurai eu du mal à tenir le wagon.
D’après les derniers fichiers, même si je ne leur fais plus trop confiance depuis trois jours, la zone devant moi à l’air un petit peu plus claire que ce que les autres ont eu. On va quand même se méfier. En tout cas, j’ai mis mon temps à profit pour réparer mes voiles hier. J’ai affalé ma grand-voile et j’ai réparé la chute. Puis, j’ai affalé mon J3 que j’avais abîmé au cap Horn.
On va embrayer sur l’autoroute des alizés, ça va être de la vitesse pure, quasiment tout droit jusqu’aux Canaries. Donc c’est sûr qu’il vaut mieux avoir son bateau à 100%. Je pense que nous, les bateaux à dérives droites, on ne va pas aller vite à ces allures, les foilers vont par contre, pouvoir se faire un peu plaisir sur les vitesses. J’ai hâte de passer tout ça et d’arriver en Atlantique Nord. J’espère qu’on aura des conditions un peu plus clémentes, mais vu l’édition du Vendée Globe qu’on a là, ça m’étonnerait ! (rires) Il me tarde d’arriver.
J’ai fait un dernier routage il y a 48h et dans 13 jours on devrait être entre Lisbonne et les Açores. Les foilers vont forcément aller plus vite que nous. Ça ne m’étonnerait pas qu’ils soient 4 à 5 nœuds plus rapides. Ça sent quand même la fin, mais il reste quand même un retour de Transat Jacques Vabre à faire !
Hier j’étais un petit peu énervé des conditions, mais assez vite je me suis dit que même si j’avais réussi à recoller, les foilers seraient repartis par devant aussi vite. J’ai donc profité du temps pour faire des réparations, j’ai réparé mon J3 sur le pont au soleil. Ça doit être la première fois depuis le début du Vendée Globe où je pouvais faire des choses sur le pont sans être mouillé. Je profite tous les jours pour prendre une petite douche, on sent que dans les mers du Sud, il y a eu quelques frustrations et souffrances et là ça va plus tranquillement. "
Maxime Sorel / V and B - Mayenne