Clément Giraud a bien vu de près le cap Horn, mais cela l’a quelque peu détourné de la route optimale et le solitaire s’est retrouvé englué dans un centre dépressionnaire…
« Il y a pas mal de courant par ici ! Entre le cap Horn et les Malouines, je me suis fait engluer par un centre dépressionnaire. Et puis j’ai vu mon premier bateau depuis Rio de Janeiro ! C’était un gros bateau de pêche : j’ai pu discuter en anglais avec le patron, très sympa. Qui était justement sur un plateau, sur une marche où les fonds passent de 800 à 200 mètres. Retour à la civilisation.
On est vraiment très chanceux, nous les marins du Vendée Globe, parce que cela fait trois mois qu’on ne parle pas d’argent ! Le mot « euro » a été rayé de notre vocabulaire… Ici, c’est « heureux », le mot le plus employé…
J’ai voulu approcher le cap Horn, mais je n’ai pas les outils pour voir ce qu’il va se passer : et je suis tombé dans des calmes. Cela m’a permis de nettoyer le bateau et j’essaye de faire avancer mon bateau. Mon objectif, c’est de rallier Les Sables d’Olonne, mais si je peux dépasser Miranda (Merron), je le ferais !
Le cap Horn, c’est une barrière : on voit que ça affronte les tempêtes ! Il a fallu que j’apprenne à faire le dos rond dans les mers du Sud… Tu sors, tu es changé.
J’ai réparé mon gennaker mais le tissu léger est vraiment abîmé. Il faudra que je sorte mon grand gennaker que je ne voulais pas utiliser dans le Sud. J’ai mes safrans qui craquent un peu plus, mais ça à l’air d’aller. Il ne fait pas encore très chaud, mais je ne me suis jamais plaint du froid et pourtant, je sens bien l’air froid quand je suis dans ma bannette ! »
Clément Giraud / Compagnie du lit-Jiliti