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Les responsables de l’environnement des pays appartenant au Groupe des vingt (G20) se sont engagés à protéger l’océan Austral de l’Antarctique contre les pressions anthropiques afin d’atténuer la perte de la biodiversité et de renforcer les défenses de l’humanité face à la crise climatique.
Dans un communiqué officiel publié en juillet à l’issue d’une réunion du G20 à Naples, les superpuissances économiques mondiales affirment pour la première fois que les mesures de protection de l’Antarctique seront conformes à la science et dans l’intérêt de toute l’humanité. Cette évolution fait suite à une série d’avertissements lancés par de grands scientifiques, pour qui le changement climatique conduit la région vers de multiples points de bascule aux ramifications mondiales.
« C’est un engagement sans précédent des leaders économiques mondiaux à renforcer les mesures de protection de l’océan Austral, gravement menacé à l’heure actuelle par le changement climatique et par d’autres facteurs », déclare Andrea Kavanagh, directrice pour la Conservation de l’Antarctique et de l’océan Austral au sein de The Pew Charitable Trusts. « La création d’un réseau bien géré d’aires marines protégées dans cette fragile région polaire constituerait une des plus grandes mesures de protection océanique de l’Histoire et montrerait que de vastes réseaux d’AMP sont possibles dans les eaux internationales. Cette mesure protégerait également des zones essentielles pour la recherche scientifique sur le changement climatique et offrirait à des espèces clés de voûte comme le krill la meilleure chance de s’adapter au réchauffement et à l’acidification des eaux », ajoute Andrea Kavanagh.
À l’heure actuelle, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) discute de la création de trois grandes aires marines protégées (AMP) dans l’Antarctique oriental, en mer de Weddell et autour de la péninsule Antarctique. Celles-ci pourraient protéger pratiquement 4 millions de kilomètres carrés — soit près de 1 % — de l’océan, contribuant ainsi à l’objectif mondial de protéger au moins 30 % de l’océan d’ici 2030. À ce jour, aucun consensus n’a été trouvé au sujet de ces trois AMP.
« Nous avons une occasion incroyable de protéger durablement l’une des dernières grandes étendues sauvages de la planète. L’adoption de ces AMP établirait des refuges dans un monde en pleine mutation pour des espèces emblématiques comme les manchots ou les phoques. Ce serait aussi un moyen efficace de renforcer la biodiversité et de préserver l’habitabilité de notre planète », ajoute Claire Christian, directrice exécutive de l’Antarctic and Southern Ocean Coalition (ASOC).