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Sur les quarante dossiers reçus lors de la première édition du concours Octo'pousse lancée en 2021, ce n’est finalement pas un mais deux projets en faveur de l’économie bleue qui ont retenu l’attention du jury et du Ministère de la Mer. Le premier développe une solution pour démocratiser l’accès aux océans, le deuxième pour produire l’énergie verte de demain.
52 Hertz : un talkie-walkie sous-marin, pour que les plongeurs puissent enfin se parler
Jusqu’à présent, les plongeurs dialoguent entre eux dans un langage utilisant les mains. Ce dialogue est limité, avec une vingtaine de signes principalement en cas d’alerte. Et la communication est impossible en cas de visibilité réduite dans l’eau.
Ce constat a surpris les deux frères, Jonas et Gabriel Guerche, créateurs de la start-up 52 Hertz, dont le nom est inspiré par la fréquence du chant d’une baleine. Au cours de leur cursus universitaire entre science et entreprenariat, ils ont ainsi conçu un système de communication sous-marine qu’ils ont appelé Talky-Divy, dont le but est de s’adapter aux équipements de plongée existants.
Leur objectif dans les mois qui viennent est d’améliorer leur prototype, de le miniaturiser et de le tester, en bassin et en mer avec l'appui de l’Ifremer. Avec une possible mise sur le marché dans les 18 mois impartis par Octo’pousse.
Projet Grhyn : produire de l’hydrogène grâce à des microbes des grands fonds
L’utilisation de l’hydrogène dans nos industries a un immense potentiel pour réduire nos émissions de gaz à effets de serre, et donc diminuer l’impact du dérèglement climatique. Mais l’ « économie hydrogène » n’a de sens que si sa production est durable et n’engendre pas elle-même d’émissions de CO2.
Suite à son doctorat à Brest au sein du Laboratoire de microbiologie des environnements extrêmes, Jordan Hartunians a perçu le potentiel de certaines archées, des micro-organismes que l’on peut trouver dans les grands fonds, pour produire de l’hydrogène avec des rejets de CO2 réduits. Dans les 18 mois à venir, il compte optimiser cette culture, en réduisant encore les rejets de CO2, et présenter un premier prototype en vue d’une future industrialisation.
Il est ainsi à la croisée de deux objectifs fixés dans le cadre du plan d’investissement France 2030 : l’hydrogène vert et l’exploration des fonds marins.