L'organisation de l'ONU pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) s'engage à ce qu'au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d'ici 2030, a-t-elle annoncé lors du récent sommet sur l'océan à Brest.
Accélérer la cartographie des fonds marins sera l'un des projets marquants de l'Unesco mis sur la table à l'occasion du One Ocean Summit. "Nous avons la conviction que pour pouvoir protéger efficacement, il faut connaître", nous explique par téléphone un cadre de l'Unesco.
Mais à ce jour seuls 20% des fonds marins sont cartographiés, c'est peu. "Même s'il faut malgré tout souligné les progrès amorcés, nous explique l'Unesco. Lorsque nous avons lancé en 2017 le programme de cartographie, seuls 6% des fonds marins étaient cartographiés."
Connaître et comprendre les reliefs des fonds marins
"Nous devons aller plus loin et mobiliser la communauté internationale pour qu'au moins 80% des fonds marins soient cartographiés d'ici 2030", a annoncé dans un communiqué Audrey Azoulay, directrice générale de l'agence des Nations unies qui dirige l'initiative Décennie des sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
Afin d'atteindre cet objectif, d'un coût de cinq milliards d'euros, trois axes sont envisagés : la mobilisation d'une flotte de 50 navires spécialement dédiée à la cartographie des fonds marins, l'intensification du recours au sonar sur navire autonome et la transmission par les gouvernements et les entreprises des données cartographiques dont ils disposent. "Connaître la profondeur et les reliefs des fonds marins est essentiel pour comprendre l'emplacement des failles océaniques, le fonctionnement des courants océaniques et des marées, comme celui du transport des sédiments", souligne l'Unesco.
Protéger efficacement les océans et les populations
"Ces données contribuent à protéger les populations en anticipant les risques sismiques et les tsunamis, à recenser les sites naturels qu'il convient de sauvegarder, à identifier les ressources halieutiques pour une exploitation durable, à planifier la construction des infrastructures en mer, ou encore à réagir efficacement aux catastrophes à l'image des marées noires, des accidents aériens ou des naufrages", ajoute l'agence, pour qui elles jouent aussi un rôle majeur dans l'évaluation des effets futurs du dérèglement climatique.