Après avoir parcouru plus de 53 000 kms, la goélette de la Fondation Tara Océan entame la dernière étape de sa mission Microbiomes : l’étude de la côte ouest africaine. Durant un an et demi, le bateau-laboratoire a étudié les eaux chiliennes, caribéennes, brésiliennes et argentines puis a effectué une mission en Mer de Weddell en Antarctique.
L’équipe scientifique achèvera son programme exigeant par l’étude de zones parmi les plus productives de la planète comme le courant du Benguela et les côtes sénégalaises et analysera l’influence de trois des principaux fleuves africains sur l’Océan Atlantique.
Un programme scientifique ambitieux en Afrique de l’Ouest
La goélette passera par 7 pays africains où elle fera étape : Afrique du Sud, Namibie, Angola, République Démocratique du Congo, République du Congo, Gambie, et Sénégal.
Lors de cette présence sur la côte ouest africaine, la Fondation Tara Océan et les instituts de recherche associés tâcheront de répondre à 3 questions scientifiques majeures :
• Le premier phénomène étudié sera le courant du Benguela qui remonte depuis l’Afrique du Sud vers les côtes de Namibie et d’Angola. Au sud, les eaux de l’Atlantique se mélangent à celles de l’océan Indien, occasionnant de multiples tourbillons qui vont jusqu’au Brésil. Le long de ces côtes, les eaux froides remontant des profondeurs, aussi appelées upwellings, amènent des nutriments vers la surface. Très productif en poissons car très riche en nutriments, le courant du Benguela a un écosystème foisonnant et varié. Il a une influence considérable sur l’océan Atlantique sud.
• Le second sujet d’étude majeur sera l’analyse de l’impact de certains grands fleuves africains ; les fleuves Congo, Orange et Sénégal sur l’océan Atlantique. L'équipe scientifique étudiera l’effet de l’apport des nutriments présent dans ces fleuves (en particulier le fer pour le fleuve Congo) et cherchera à identifier les sources de pollution plastique, à quantifier et analyser les différents types de plastique, à comprendre leur fragmentation dans les fleuves et enfin à connaître l’impact de cette pollution sur le microbiome marin.
• Enfin, les chercheurs étudieront une troisième zone où se produit un des trois plus puissants upwellings mondiaux devant les côtes sénégalaises, après le Chili et le Benguela. Ces phénomènes saisonniers impactent fortement la production biologique et par conséquent l’activité économique locale, voire internationale puisque de nombreux pays lointains viennent y pêcher aussi, et même y sur-pêcher. La goélette étudiera cette zone en dehors des saisons d’upwelling très actives afin d’effectuer une étude comparative avec les données récoltées durant les upwellings.
“Avec cette expédition nous souhaitons établir des collaborations avec la communauté scientifique africaine et partager les données qui seront produites. En effet, la disponibilité de données scientifiques est un enjeu important pour l'Afrique pour établir un état des lieux de la santé des écosystèmes marins et prendre les mesures pour les protéger." Romy Hentinger, directrice du pôle plaidoyer à la Fondation Tara Océan
Chaque escale sera l’occasion de sensibiliser le plus grand nombre et d’organiser des rencontres autour de la préservation de l’océan. Les escales de la goélette Tara sont des moments forts de partage qui servent de parenthèses dans l’aventure scientifique. L’équipage scientifique et marin pourra ainsi échanger avec le grand public, les scolaires, la communauté scientifique et les décideurs politiques.