Corentin Horeau remporte la Solo Maître CoQ

Par Figaronautisme.com

Ce jeudi 21 avril, à 11h35, Corentin Horeau a franchi la ligne d’arrivée de la grande course de la Solo Maître CoQ, bouclant ainsi en tête les 327 milles du parcours entre Belle-Ile, Ré et Yeu au terme d’un peu moins de 48 heures de mer. « Cette victoire fait évidemment très plaisir », a déclaré le skipper de Mutuelle Bleue, auteur d’un très joli coup, à moins de 20 milles des Sables d’Olonne. « Lors de l’édition 2014, Gildas Mahé avait fait la même chose et il avait gagné. J’avais ce souvenir gravé dans un coin de la tête. De plus, renter dans le Pertuis d’Antioche, dans la molle et avec le courant, je ne le sentais pas trop. Pour moi, c’était un coup à être obligé de mettre l’ancre pour ne pas finir à la côte », a détaillé le Trinitain qui est ainsi remonté de la cinquième à la première place. « On savait que si le vent revenait, ce serait d’abord par le large. A un moment, j’ai touché 7 nœuds de vent et je me suis retrouvé sur la route directe. Dès lors, je me suis dit que ça sentait bon pour moi même si c’est resté très irrégulier. Un coup ça repartait, un coup ça revenait. C’est resté capricieux jusqu’au bout mais je savais que c’était moins dur pour moi que pour les autres, plus proches de la terre », a détaillé Corentin qui s’est finalement imposé avec une avance de 51 minutes sur son poursuivant le plus proche.

Des cartes redistribuées mais de la confiance acquise malgré tout

« Je l’avais dit avant même le départ : mon objectif était de gagner cette course offshore. L’important, c’était de marquer les esprits dès la première confrontation de la saison. C’est fait et c’est bien fait », a ajouté le navigateur qui a longtemps oscillé entre les 4e et 6e places avant de faire la différence. « J’ai pris un mauvais départ mais je suis vite revenu. J’ai, malgré tout, encore du travail à faire sur le plan technique, notamment pour gagner en vitesse par rapport à des gars comme Tom Laperche et Loïs Berrehar. Ils ont vraiment très bien navigué sur cette course. Mieux que moi, j’ose le dire. Je suis cependant très content de ce que j’ai fait. J’ai navigué en lâchant mes coups et en ne regardant pas les autres. Je sais qu’en général, lorsque je régate comme ça, les choses se passent bien alors je ne me prive plus », a ajouté Corentin Horeau qui confirme, de fait, qu’il sera indiscutablement l’un des hommes à battre cette saison. Même chose pour Tom Laperche, qui a fait forte impression tout au long du parcours, le dominant une large partie du temps. « J’ai tout donné et j’ai bien navigué sur cette grande course. Je suis évidemment un peu déçu de ne pas la gagner finalement, mais en même temps, j’ai pu voir que j’étais capable de mener plus de la moitié du temps, en tous les cas jusqu’à ce que l’on s’englue dans la molle », a relaté le skipper de Région Bretagne – CMB Performance qui a connu quelques heures pénibles dans la nuit et ce matin, notamment dans le sud-ouest de l’île de Ré. « Je me suis retrouvé dans zéro nœud de vent, avec de la houle et du courant, à faire des 360° sans rien contrôler du tout. Ça n’a vraiment pas été facile mais comme je m’y étais préparé, je n’ai pas pété de plomb », a indiqué le Morbihannais qui est parvenu à sauver sa place sur le podium, contrairement à Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) qui doit se contenter de la 5e place alors qu’il avait, lui aussi, dominé les débats durant une large partie de la course. Il est sans doute celui qui a payé le plus durement la pétole des derniers milles, ce qui a, par ailleurs, fait les affaires de Guillaume Pirouelle (Région Normandie).

Des parcours côtiers au programme de la suite

Ce dernier n’a toutefois pas volé sa place de 3e. Bien au contraire même. S’il s’était déjà fait remarquer sur les épreuves en double l’an dernier au côté d’Alexis Loison, le marin a confirmé que même en solitaire, il était particulièrement solide. « Je suis super content de terminer 3e. C’est vrai que lors des entraînements, j’avais déjà pu voir que j’étais dans le coup mais c’est génial de le confirmer avec plus de 30 bateaux autour de soi en course. J’ai bien géré les premiers bords ce qui m’a permis d’être rapidement dans le match. Je me suis retrouvé dans le paquet des cinq premiers et ensuite j’ai cravaché pour tenir le rythme, notamment sur le long bord de près débridé entre Yeu et Belle-Ile. Je savais que ça pouvait être le moment de se reposer un peu mais aussi celui de pouvoir faire le break avec ceux de derrière. Je n’ai donc pas dormi ou presque. La fin de course a été longue et difficile, avec d’importants trous sans vent. Ça tournait dans tous les sens mais j’ai bien bataillé jusqu’à la fin. A présent, il reste les petits parcours de samedi et dimanche, une perspective qui me plaît plutôt bien », a terminé Guillaume qui sera assurément très à l’aise sur ce type d’exercice après ses longues années au plus haut-niveau en 470. En attendant, comme les autres, il va profiter d’une journée de repos bien méritée ce vendredi.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…