En mer comme sur terre, il y a une constance chez Guirec Soudée : son sourire et son enthousiasme. « Tous les jours, j’essaie d’être heureux au maximum. On fait du bateau pour ça », aime-t-il répéter comme un leitmotiv. Depuis sa prise en main à bord de Freelance.com, au printemps dernier, tout s’est enchaîné : il a participé à deux courses (la Guyader-Bermudes 1000 Race en mai, la Vendée-Arctique en juin) et a continué à acquérir progressivement de l’expérience.
Une équipe qui s’investit à 100%
L’été a été tout aussi studieux. Certes, il a effectué plusieurs sorties en mer dont l’une afin « d’emmener le bateau chez moi, dans les Côtes d’Armor, pour tirer des bords et le faire découvrir aux proches. » Puis, place à une longue phase de chantier, au sec à Concarneau. Travail de maintenance, changement du gréement dormant (étais, bastaques, haubans), peinture du pont et du cockpit… L’équipe n’a pas chômé pendant les semaines caniculaires de l’été. « J’ai la chance d’avoir autour de moi une équipe qui s’investit à 100% et qui connait le bateau par cœur », apprécie Guirec. « Et pour certains aspects spécifiques comme l’hydraulique et l’électronique, nous faisons appel à des spécialistes. »
Depuis la fin du mois d’août, Freelance.com a retrouvé son élément, l’océan. Et Guirec a pu goûter à nouveau aux sensations qu’il procurait. « Dès que l’on envoie les voiles, que l’on sent le bateau gîter et accélérer, c’est un bonheur dont on ne peut pas se lasser. » Le trentenaire sait que l’apprentissage sera long : « ma marge de progression est tellement conséquente que j’ai envie de passer le plus de temps possible à bord. » Sa rentrée à lui a donc lieu sur l’eau et la fréquence des navigations s’intensifie.
Le Défi Azimut, « un moment de partage »
Du mardi 13 au dimanche 18 septembre, il retrouvera ses confrères de la classe IMOCA puisqu’il participera au Défi Azimut à Lorient. Au programme : des runs de vitesse en équipage le mercredi, 48 heures de navigation le jeudi avec un mediaman à bord, puis le tour de l’île de Groix le dimanche. « Même si je suis un compétiteur, ce sera surtout un moment de partage avec l’équipe et nos partenaires qui viendront à bord », souligne Guirec. « J’ai un esprit de compétiteur mais la priorité est surtout de fiabiliser le bateau et d’engranger des milles. »
Après cette semaine à Lorient, le compte-à-rebours avant la Route du Rhum – Destination Guadeloupe sera lancé. Freelance.com recevra de nouvelles voiles et les derniers ajustements techniques seront à réaliser. « Les départs de la Route du Rhum étant souvent musclés, on va essayer de se confronter à du gros temps (des conditions difficiles NDRL) dans des sorties de 24 heures à 48 heures », précise Guirec. Afin d’aborder la transatlantique avec un maximum de sérénité, le skipper espère que « le bateau soit le mieux préparé possible. » Surtout, il sait que la clé réside dans l’expérience qu’il s’emploie à faire fructifier.
« Il faut être en mer le plus possible, se confronter au maximum aux différentes allures, tester des réglages, savoir faire face aux imprévus… » En somme, emmagasiner des milles sans compter avant de s’élancer, toujours avec le même enthousiasme, à l’assaut de l’Atlantique.