Le 29 octobre prochain, Erwan Le Roux, récent vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, du Pro Sailing Tour et de The Arch, s’alignera au départ de la fameuse Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre avec un total de 5 800 milles à parcourir pour rallier Fort de France, après un crochet par l’archipel brésilien Fernando de Noronha. Pour sa neuvième participation à l’épreuve et après déjà trois victoires (en 2009 avec Franck-Yves Escoffier, en 2013 avec Yann Eliès puis en 2015 avec Giancarlo Pedote), le Morbihannais a cette fois choisi d’embarquer au côté d’Audrey Ogereau. Issue de la filière olympique et spécialiste du petit multicoque, cette dernière devient donc la deuxième femme après Karine Fauconnier à relever le défi en multicoque sur cette fameuse Route du Café. Et si elle fait, certes, ses premiers pas au large cette saison, elle a d’ores et déjà prouvé qu’elle apprenait vite et bien et que, tout comme son co-skipper et son partenaire, l’entreprise Koesio, elle sait que la mixité permet à la fois d’additionner les talents et de diversifier les compétences.
Après déjà huit participations à l’épreuve depuis 2005, parmi lesquelles trois victoires et deux deuxièmes places, Erwan Le Roux se prépare à s’aligner au départ de la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre cet automne, avec l’ambition d’accrocher la course pour la quatrième fois à son palmarès. Pour l’épauler dans ce challenge, il a fait appel à Audrey Ogereau avec laquelle il a signé une éclatante victoire dans le Pro Sailing Tour 2023 après avoir remporté deux des trois actes courus, à la fois en Méditerranée et en Atlantique. « Le choix d’Audrey s’est imposé comme une évidence. D’une part, parce que son expérience du multicoque lui confère un remarquable feeling à la barre et que ses capacités d’apprentissage et d’adaptation sont tout simplement bluffantes. D’autre part, parce que Koesio et moi sommes convaincus que la mixité hommes-femmes permet de mêler des profils aux expériences très variées et garantit une diversification des compétences, ce qui est assurément un facteur de performance », note le double vainqueur de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, par ailleurs l’un des navigateurs français les plus titrés de la course au large. « Que ce soit dans le domaine de la course au large ou dans le monde de l’entreprise, le combat qui est mené est le même : il s’agit de réduire les inégalités entre les sexes et d’encourager l’ambition féminine. Dans l’univers du numérique, propre à Koesio, les femmes ne sont représentées qu’à hauteur de 20%. C’est moins encore dans notre discipline alors que dans l’un comme dans l’autre, de nombreuses carrières sont possibles ! », détaille Erwan Le Roux, convaincu que la diversification est un facteur essentiel de compétitivité. Un moteur de créativité et d’innovation.
Une petite expérience du large, une grande connaissance du multicoque
« Le profil d’Audrey, son histoire mais aussi sa carrière olympique en Nacra 17 et son expérience en Diam 24 OD font de la course au large une suite logique pour elle », explique le Trinitain qui a commencé à régater au côté de la Nantaise la saison dernière dans le cadre des régates in-shore du Pro Sailing Tour, et qui l’a naturellement encouragée à évoluer vers les épreuves off-shore cette année. « Elle est très à l’aise sur le bateau et sa capacité à apprendre est juste dingue. On a d’ores et déjà beaucoup navigué ensemble. Nous avons encore des choses à travailler mais notre binôme est indiscutablement sur un terrain fertile », souligne le skipper de Koesio qui a acquis une vraie confiance en sa partenaire. Une confiance indispensable lors de la navigation du double et plus encore à bord d’un Ocean Fifty, un support particulièrement exigeant et volage. « Le bateau a cette capacité de nous parler si on l’écoute bien. Audrey l’a ressenti tout de suite, ce qui est un gros atout. Par ailleurs, la Transat Jacques Vabre est une aventure humaine très forte. On a plaisir à être ensemble sur l’eau et à partager », relate le Trinitain animé, depuis toujours par les notions de transmission et de transfert de compétences. « J’apporte à Audrey mon expérience et ma connaissance de l’Ocean Fifty tandis que de son côté elle me fait progresser dans mes analyses en particulier celles de la performance du bateau. », indique le marin.
Une transition parfaite
Ingénieur mécanique de formation, la navigatrice, par ailleurs sélectionnée pour la Women’s America’s Cup au sein de l’équipe féminine de l'Orient Express Racing Team, épreuve qui aura lieu en octobre 2024 à Barcelone, a, de fait, des atouts solides dans sa besace. « Jusqu’ici, j’étais habituée aux parcours construits. Je ne connaissais pas le large mais Erwan m’a fait réaliser que c’était possible et qu’en plus, j’aimais vraiment ça ! En multicoque, quel que soit le format de l’exercice, prendre un départ, passer des bouées, régater au contact avec d’autres bateaux, la performance, le stress que cela génère, la préparation physique que cela impose : ça me correspond complètement », commente Audrey Ogereau qui affiche notamment à son palmarès un titre de vice-championne d’Europe jeune de Hobie Cat 16 en 2012, avec Manon Audinet. « C’est évidemment une grosse marche pour moi de passer du petit multi à l’Ocean Fifty. J’ai encore beaucoup à apprendre et je dois, entre guillemets, en bouffer, mais je prends confiance petit à petit et rien ne m'anime plus que d’aller vite sur l’eau ! », assure la Loiraine qui sera donc la deuxième femme après Karine Fauconnier en 2002 à bord de Crêpes Whaou ! de Franck-Yves Escoffier, à s’aligner au départ de la Transat Jacques Vabre en multicoque de 50 pieds. Celle-ci avait alors remporté l’épreuve avec son co-skipper. Erwan et Audrey réussiront-ils leur pari de se hisser sur la plus haute marche du podium en Martinique ? Les paris sont ouverts.
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