Une semaine après la fin de la course The Ocean Race à Gênes (Italie), le président de la classe Imoca Antoine Mermod est revenu jeudi avec l'AFP sur les leçons à tirer de cet éprouvant tour du monde pour les voiliers dernières générations.
L'équipage américain 11th Hour Racing a remporté la victoire après 35.000 milles nautiques autour du monde (64.800 km, ndlr). Qu'en retenir ?
"On a passé six mois exceptionnels. C'est une course absolument incroyable où on voyage, on rencontre plein de gens. Sportivement, cela a été très "challengeant" pour les marins. Les bateaux ont énormément progressé et les skippers avec. Et au niveau de la technologie, c'est rassurant de constater que la structure primaire des bateaux n'a pas eu de problème. Les foils ont tenu, les mâts ont tenu. Ces voiliers ont été à la hauteur des enjeux".
L'un des enjeux justement était de voir si ces Imoca iraient encore plus vite que la génération précédente. Qu'en est-il ?
"Plusieurs records de vitesse ont été battus, mais cela ne nous a pas vraiment surpris à vrai dire. La génération des Imoca à grands foils, qui ont commencé à arriver en 2019, n'était pas encore totalement prête avant l'année dernière, mais les 600 milles nautiques parcourus en 24 heures par Comanche (en 2015, ndlr), on sentait que c'était très accessible. Ce record est tombé plusieurs fois pendant la course, mais 640 milles (PRB-Holcim, le 26 mai) c'est quand même vraiment très fort. Le potentiel de ces bateaux est vraiment beaucoup plus élevés que ce qu'il était dans le passé. Les voiliers de la génération précédente faisaient 400 à 480 milles en 24 heures et là on est tout de suite à 500, 550 en moyenne. C'est un grand pas en avant".
C'était la première course autour du monde en équipage pour les Imoca, monocoques rendus célèbre grâce au solitaire et le Vendée Globe. Une expérience à réitérer ?
"Oui, on a des bateaux qui sont extrêmement pointus et très coûteux. Il faut être capable de rentabiliser au maximum. Pour moi, l'objectif c'est de proposer un large panel de courses différentes, que l'une soit complémentaire de l'autre, pour que chacun y trouve son compte. On a une grosse fin d'année avec la Transat Jacques Vabre (en double en octobre) et puis on va basculer en mode Vendée Globe dont le départ est donné fin 2024. C'est la course phare : on va avoir 40 concurrents et, pour certains, ils auront déjà fait le tour du monde grâce à The Ocean Race. Cela annonce un rendez-vous passionnant".