Il y a un an, la classe Ocean Fifty prenait ses responsabilités en instaurant un numerus clausus à 10 bateaux. Avec la mise à l’eau cet été des nouveaux Realites et Primonial, elle affiche donc complet, sur le papier, en attendant désormais que chacun soit prêt à naviguer. Explications.
S’engager sur une voie plus durable, ne pas entrer dans la spirale débridée de la construction, permettre aux organisateurs et villes d’accueillir l’ensemble de la flotte sans générer de frustrations, consolider la valeur des bateaux : ces ambitions sont le fruit d’une longue réflexion des skippers et armateurs, membres d’une classe désormais à maturité et qui veut prendre ses responsabilités dans un éco-système qu’elle souhaite faire évoluer.
Dès lors, la réponse est apparue comme évidente. Un numerus clausus permettait de répondre aux objectifs. Huit bateaux étaient en lice sur la dernière Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Deux bateaux neufs ont été mis à l’eau cet été. Le compte est bon !
Comment ça fonctionne ?
Deux wild cards sont attribuables à des skippers ou armateurs ayant disputé la dernière Route du Rhum, pour peu qu’ils engagent une construction avant le 31 décembre 2024 ; privilège éphémère, attribué aux membres qui animent la classe depuis plusieurs années.
Si un nouveau projet, n’entrant pas dans ce cadre, se dessinait, alors le futur armateur devrait acquérir un Ocean Fifty existant et le faire sortir de la classe pour prétendre construire un nouveau bateau.
Les Ocean Fifty se comptent sur les doigts de la main
Les plus anciens n’ont pas à rougir de leur maturité. Les trois Ocean Fifty de 2009 continuent d’animer les débats. Pour preuve, l’actuel Le Rire Médecin-Lamotte (Luke Berry) a remporté de belle manière la dernière Transat Jacques Vabre (2021), alors aux mains de Sébastien Rogues. French Touch Ocean Club (optimisé par Eric Péron) tient son rang, notamment au large. Il est passé à deux longueurs de remporter The Arch, au printemps dernier. Enfin, le Marseillais Christopher Pratt entame cet hiver un important chantier de remise à niveau de son Wind of Trust-Marsail.
Armel Tripon, quant à lui, vise de nouvelles aventures et son Ocean Fifty, Les P’tits Doudous (2023) est à vendre.
Pierre Quiroga a animé le début de saison avec son Viabilis Oceans de 2017, parfaitement optimisé et qui, rappelons-le, était donné favori du dernier Rhum avant que Sam Goodchild ne soit contraint de renoncer sur blessure. De la même génération (2018), l’ancien bateau bleu de Thibaut Vauchel-Camus vient de passer aux mains de Matthieu Perraut qui termine un cycle en Class40 avant de se consacrer pleinement à l’Ocean Fifty dès 2024.
Les petits jeunes, mis à l’eau en 2020, ont rapidement acquis une maturité qui leur a permis de briller sur la dernière Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Koesio (Erwan Le Roux), l’a remportée ainsi que le dernier Pro Sailing Tour; Quentin Vlamynck y a joué les poissons pilotes, son bateau s’appelait alors Arkema, avant qu’il ne le cède à Thibaut Vauchel-Camus. Il porte désormais le nom de Solidaires En Peloton et a remporté le Trophée des Multicoques Baie de Saint-Brieuc cet été.
Les nouveaux nés Realites (Fabrice Cahierc) et Primonial (Sébastien Rogues) ont de grandes ambitions et prendront leur premier départ au Havre, le 29 octobre, pour la Transat Jacques Vabre. En attendant, ils viendront se frotter pour la première fois à leurs aînés à Lorient, lors d’un entrainement du 7 au 10 septembre.