Ils étaient tous là, ou presque, les cirés les plus rapides de la planète ! Il faut dire que c’est quasiment en voisins que la plupart des skippers sont venus assister, mardi 19 septembre, à la conférence de presse de lancement du Retour à La Base, qui s’est tenue dans la Maison de l’Agglomération, splendide promontoire vitré qui rappelle à lui seul tous les atouts de cette ville née pour accueillir les marins…
« Quelle chance d’avoir une course qui finit à la maison, ça va forcément être beaucoup d’émotions », a résumé la navigatrice Clarisse Crémer, qui signera avec le Retour à La Base sa toute première course en solitaire depuis le Vendée Globe 2020, sous ses nouvelles couleurs de L’Occitane en Provence. Comme la jeune femme, ils étaient nombreux parmi les skippers à se réjouir par avance de cette arrivée « à domicile », même parmi les 15 internationaux venus de Suisse, Belgique, Allemagne, Japon, Chine, Nouvelle-Zélande, Angleterre, Italie et Hongrie, qui, pour beaucoup, ont posé leurs valises en Bretagne voilà déjà bien longtemps
Un défi sportif « hors-norme »
Se projeter dans les festivités d’arrivée n’empêche pas de prendre la mesure du défi sportif qui les attend auparavant… Tous, peu importe leur genre - 5 femmes pour 35 hommes -, leur âge - de 22 à 64 ans, Jean Le Cam oblige - et leur expérience, seront bizuths de cette première édition de transatlantique retour en solitaire !
« L’Atlantique Nord et le golfe de Gascogne en décembre, ça peut être aussi violent que le Grand Sud », a rappelé Antoine Mermod, président de la Classe IMOCA, soulignant un challenge « hors-norme, à la mesure de ces skippers ultra-qualifiés et de ces bateaux incroyables ». « C’est une transat qui fait peur, vous êtes sûrs que vous voulez y aller ?, a d’ailleurs lancé, taquin, le skipper de Paprec Arkéa, Yoann Richomme, à ses futurs concurrents… Surtout qu’on aura moins de dix jours pour se reposer après l’arrivée de la Transat Jacques Vabre ! »
Pas sûr que la mise en garde ne les rebute, car, outre l’enjeu sportif, le Retour à La Base sera aussi une épreuve qualificative pour le Graal du Vendée Globe ! Une timbale qui suscite forcément la convoitise, surtout pour les 14 skippers qui n’ont pas encore pu répondre à l’exigence d’une course en solitaire avant 2024, et devront nécessairement s’aligner pour espérer concrétiser leur rêve de tour du monde. Ce sera notamment le cas de presque tous les IMOCA neufs, parmi lesquels les cadors Thomas Ruyant (For People) ou Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance). Quatre bateaux feront même le déplacement en Martinique seulement dans ce but !
Une vitrine populaire pour le territoire lorientais
Tous ces ingrédients réunis font du Retour à La Base « un succès qui dépasse déjà nos espérances », s’est réjoui Jean-Philippe Cau, président de Lorient Grand Large, association organisatrice de l’événement. Reste maintenant à transformer l’essai en faisant de cette performance sportive « une belle fête populaire » ! Et pour cela, l’organisation voit grand, avec un travail tout particulier mené avec les écoles de la région, mais aussi avec la Fédération Française de Voile. « Ça, c’est du concret pour montrer la richesse et la vitalité de notre territoire », a souligné Jean-Philippe Cau.
Car la course au large est devenue pour Lorient bien plus qu’un secteur économique, pourvoyeur à lui seul de quelques 1 000 emplois directs. « Aujourd’hui, elle fait partie de notre identité, et nous souhaitons que tous les habitants puissent partager ce sentiment d’appartenance et de fierté ! », a rappelé Patrice Valton, vice-président de Lorient Agglomération, qui finance l’événement avec le Département du Morbihan et la Région Bretagne.
Preuve de cette idylle territoriale avec la course au large, le vice-président du Conseil départemental, Gilles Dufeigneux, a souligné la volonté de « pérenniser ce bel événement », et « être ambitieux pour l’avenir ». Une philosophie dans laquelle se retrouveront forcément les skippers du Retour à la Base, plus que jamais déterminés à regagner en premier, mi-décembre, leur Base bien-aimée !