Une quarantaine d’heures après son retour à Lorient la Base, faisant suite à la déchirure d’une partie de sa grand-voile, l’IMOCA MACSF d’Isabelle Joschke et Pierre Brasseur a repris la mer et surtout le fil de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.
Une nouvelle course s’engage désormais avec un double objectif : boucler la Route du Café en ralliant la Martinique et prendre part, dès le 30 novembre prochain, à la transat « Retour à la Base ». Isabelle Joschke doit en effet valider le ticket d’entrée pour le rendez-vous incontournable de 2024, le Vendée Globe.
Une telle mésaventure est toujours un moment délicat à digérer dans la vie d’un marin. Heureusement pour Isabelle Joschke et Pierre Brasseur, la déchirure de leur grand-voile est survenue non loin des côtes et à proximité de la base du Team MACSF. Après un convoyage rapide, tout en sécurisant le matériel, le duo de l’IMOCA MACSF a pu regagner dans la nuit de mercredi à jeudi leur base de Lorient.
Un fait de course dont Isabelle et Pierre se seraient bien passé mais malheureusement la pratique de la voile en compétition et dans des conditions très difficiles met à mal le matériel. Cette mésaventure en est la preuve, et grâce à la rapidité d’exécution et au professionnalisme du team MACSF et de la voilerie North Sails de Lorient, Isabelle et Pierre ont repris la mer pour une nouvelle course.
« Cette déchirure en haut de la voile ne nous permettait plus de naviguer. Il fallait impérativement rentrer pour réparer car il y a la Transat Jacques Vabre mais derrière il y a aussi Retour à La Base. Nous ne pouvions pas repartir avec une voile partiellement réparée. Il fallait la renforcer et vraiment la consolider pour la suite. Dès notre arrivée à Lorient, l’équipe a été au top en effectuant une véritable mission commando. Ils en ont profité pour consolider quelques détails. C’est super d’être soutenus d’une telle façon, surtout que nous étions, Pierre et moi, assez fatigués par cette entame de course. Nous avons décidé de partir aujourd’hui, vendredi, car notre première option de départ la nuit dernière était peut-être trop dommageable pour le bateau pour la suite de notre aventure. Cette course est sportivement terminée mais il y a une direction à suivre avec la course suivante et les sélections pour le Vendée Globe.
On en tire pas mal d’enseignements. On avance comme ça. Je suis très déçue car nous avions fait un bon début de course, mais aussi pour la MACSF et ses collaborateurs. Il n’y a rien de pire, à part l’abandon, cette escale est comme un demi-abandon. Il n’y a plus l’ADN de la course, d’être dans le match et dans la compétition. Il n’y a plus le suspense, ce n’est pas anodin, je ne peux pas le prendre à la légère » analysait Isabelle.
Si Isabelle et Pierre ont pu regagner leur base à Lorient afin de réparer c’est notamment grâce aux règles de course qui autorisent les participants à effectuer des escales techniques une fois le départ donné. La grande question était de savoir où s’amarrer pour effectuer ces réparations.
Pour Alain Gautier, Team Manager de MACSF, plusieurs options étaient envisageables : « Juste après le départ, l’équipe technique s’est positionnée stratégiquement à Dinan afin de pouvoir intervenir rapidement sur une bande comprise entre Cherbourg et Brest sur la côte nord bretonne. Roscoff a été envisagée pour une escale mais la sortie de la Manche aurait ensuite été plus compliquée. En poussant jusqu’à Lorient, nous nous permettions d’avoir une route plus dégagée pour repartir ».
Du côté de Pierre Brasseur, la frustration est également bien présente mais il prend le temps de raconter cette mésaventure.
« Le vent était de plus en plus fort -30/35 nœuds- et nous devions prendre le troisième ris. Lors de la manœuvre, la voile faseillait très fort, et malheureusement le bord de chute s’est déchiré sur une longueur d’environ 3 mètres. Arrivés à Lorient, la réparation s’est effectuée rapidement. Il a fallu retirer la grand-voile du mât, l’emporter chez le voilier, la faire sécher. Ce n’est que vers 5 heures du matin que les équipes ont pu commencer les réparations. Il va falloir se remobiliser pour traverser. C’est une autre course qui commence. Le classement n’est plus à l’ordre du jour ».
Le duo a quitté Lorient ce vendredi en début d’après-midi. Un nouveau départ initialement prévu dans la nuit de jeudi à vendredi, mais les très mauvaises conditions météo dans le golfe de Gascogne (8 mètres de creux et plus de 40 nœuds de vent) ont contraint MACSF à décaler son départ.
L’idée est dorénavant de regagner la Martinique en course en donnant le meilleur d’eux-mêmes et d’être présent, pour Isabelle, au départ du dernier grand rendez-vous de cette saison la course « Retour à la base ».
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