LA PREMIÈRE NUIT. Après 17 heures en mer, cinq des six concurrents viennent d’atteindre la latitude du Cap Finisterre. Ce matin à 7 heures, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) mène la flotte mais les écarts sont infimes : seulement 17 milles séparent le leader du 5e, Anthony Marchand (Actual Ultim 3).
Et le vent va encore se renforcer !
C’était ce que prédisaient les routages, certes, mais tous ceux qui se sont levés en regardant la cartographie ont dû avoir un petit vertige ce matin. Car cinq des six marins ont déjà passé le Cap Finisterre, la pointe nord-est de l’Espagne. En somme, la traversée du Golfe de Gascogne a été avalée en une poignée d’heures, cette nuit, et ça dit beaucoup des performances de ces bateaux hors-norme.
« Ils sont allés très vite cette nuit avec une force et un angle de vent favorables. On a enregistré des pointes à 45 nœuds, souligne Guillaume Rottee, le directeur de course. Il y a eu des petits changements qui sont liés aux différentes intensités entre l’Est et l’Ouest. Ça profite depuis quelques heures à Charles Caudrelier ». Il a fallu rester particulièrement vigilant, d’autant que le trafic est particulièrement dense sur le rail entre Ouessant et le Cap Finisterre. « Ils ont dû doubler un certain nombre de cargos ! »
De la vitesse donc, ce sera aussi le programme de la journée. Le vent devrait se renforcer, autour de 25 nœuds en fin de matinée avec des rafales à 30, 35 nœuds en milieu de journée. Les compteurs vont donc s’affoler alors qu’il n’y a aura pas « de gros choix tactiques» dans les prochaines heures, dixit le directeur de course. L’heure des choix viendra à partir de mercredi. Mais d’ici là, ils auront tous le pied sur l’accélérateur !
L’instantanée de la nuit, par Tom Laperche
Vers minuit, le skipper de SVR-Lazartigue, a livré ses impressions :
« On est au cœur de la nuit, on descend vers le Cap Finisterre et on est tous bord à bord avec les différents bateaux. Il y a du vent hyper irrégulier, ce qui est assez rare : un coup on est à 40 nœuds, un coup à 15 nœuds... Et en plus on slalome entre les cargos ! Ce n’est pas hyper facile mais j’ai réussi à faire quelques siestes. Le départ ? Beaucoup d’émotions de partir pour un tour du monde et heureux d’être parti. La procédure et le déroulé se sont bien passés avec l’équipe. C’était beau de passer Ouessant et la ligne en tête. J’ai fait quelques empannages, j’ai bien mangé, fait quelques siestes… La suite, ça se précise mais ce n’est pas très clair encore. »