LA SEPTIÈME NUIT. Tom Laperche et Charles Caudrelier, qui pointent à 100 milles à l’Est des côtes brésiliennes, ont dépassé l’Équateur en début de soirée samedi soir. Désormais, place à une autre séquence qui s’annonce très rapide : filer vers Cape Town. Le flux de Sud-Ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène, très favorable, devrait leur permettre d’exploiter le plein potentiel de leur Ultim. Derrière, le duo Coville-Le Cléac’h ne se quitte pas et Anthony Marchand bénéficie à son tour du flux des alizés.
Il s’agit de la première marque symbolique de ce tour du monde. Tom Laperche (SVR Lazartigue) et Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) qui se sont détachés à l’avant de la course, ont tous les deux franchi l’Équateur ce samedi soir. Le plus jeune l’a dépassé à 18h43 soit 6 jours et 6 heures après le départ, son rival à 20h11 soit 6 jours et 7 heures. Les deux sont en dessous des records établis précédemment. Lors de sa circonvolution de 2017, François Gabart (Macif) l’avait passé en 5 jours et 20 heures. Le record en solitaire est de 5 jours et 17 heures pour Thomas Coville (Sodebo), le meilleur temps (en équipage bien sûr) étant de 4 jours et 20 heures. À noter que l’écart se creuse entre Tom et Charles et s’établit à plus de 50 milles.
« J’ai eu un souci de voile » (Charles Caudrelier)
« Charles a eu aussi un problème de voile d’avant à gérer ce qui explique ce petit retard », souligne Fred Le Peutrec, de la direction de course. Le skipper d’Edmond de Rothschild a en effet reconnu, la veille sur Tout le Sport (France 3) « avoir eu un souci de voile ». « J’ai perdu beaucoup, il m’a doublé et recreusé l’écart. Ça pousse parfois au crime mais c’est une belle bagarre ». Rien n’est figé entre les deux skippers et ce matin c’est d’ailleurs le Maxi Edmond de Rothschild qui était légèrement plus rapide que SVR-Lazartigue.
Désormais, « c’est l’Atlantique Sud, confie Charles. On va rentrer dans le froid et l’hiver, c’est un couloir de 15 jours à 3 semaines où il fait froid, il y a des tempêtes et on n’est pas beaucoup à y naviguer ». Mais avant, il faut donc rallier Cape Town et ça devrait être le cas à une vitesse très élevée. « Il y a peu de mer, pas de houle secondaire mais une situation météo très favorable », atteste Fred Le Peutrec. D’ici 48 heures, le duo de tête commencera à incurver sa course lentement vers le Sud Est en suivant le trait orthodromique, la route théorique. « On change de séquence, précise Fred. Avec le flux de Sud-Ouest de l’anticyclone de Sainte-Hélène qui va se renforcer, ils ont une grande diagonale vers l’océan Indien et des conditions pour exprimer leur plein potentiel. Ils auront une belle autoroute du Sud, ça va être intéressant en termes de performance ! »
Coville et Le Cléac’h ne se quittent plus
Derrière, comme attendu, « l’élastique se tend » un peu plus. Le deuxième duo pointe à plus de 370 milles. Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI) [a reconnu un problème de voile d’avant lors de l’émission de l’Arkéa Ultime Challenge hier après-midi. « J’ai un souci sur ma plus grande voile d’avant, le J0. Je ne peux pas la remettre, je dois bricoler pour l’utiliser de nouveau. J’espère pouvoir trouver la solution pour la retrouver normalement dès que j’en aurais besoin. » Il n’empêche, il a retrouvé une vitesse conséquente (à plus de 20 nœuds) et reste au coude-à-coude avec Thomas Coville (Sodebo Ultim 3) qui le devance d’une trentaine de milles.
Anthony Marchand (Actual Ultim 3), lui, a récupéré le flux des alizés de Nord Est. « Il va avoir besoin de se recaler dans l’Ouest pour passer le pot au noir dans de bonnes conditions, décrypte Fred. L’écart s’est stabilisé par rapport à la distance au but mais ce bord à venir sera moins performant et moins rapprochant ». Enfin, Éric Péron (ULTIM ADAGIO) progresse toujours en étant coincé entre la zone d’exclusion des cétacés du Cap Vert à son Ouest et une zone de petit temps plus au Sud. Et Fred de conclure : « il faudra s’armer de patience avant qu’il touche un flux correct afin de faire du Sud-Ouest et se rapprocher de l’Équateur ensuite ».
Crédit photo : Gitana - Maxi Edmond de Rothschild
Le passage de l’Équateur en chiffres 1/ Tom Laperche (SVR-Lazartigue) Heure de passage : 18 h 43 min 43 sec UTC Temps écoulé depuis la ligne : 6 jours 6 h 13 min Temps écoulé depuis la ligne du record WSSR : 6 jours 5 h 35 min
2/ Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) Heure de passage : 20 h 11 min 54 sec UTC Distance au premier : à 1 h 28 m 21 sec Temps écoulé depuis la ligne : 6 jours 7 h 41 min Temps écoulé depuis la ligne du record WSSR : 6 jours 7 h 2 min 54 sec