Anthony Marchand : un nouvel élan pour attaquer le Sud

Par Figaronautisme.com

Alors qu’il a franchi l’équateur lundi à la mi-journée après un peu moins de huit jours de course dans le cadre de l’Arkea Ultim Challenge – Brest, Anthony Marchand poursuit à présent sa route en Atlantique Sud. Reste que pour lui, contrairement aux trois leaders, le contournement de l’anticyclone de Sainte-Hélène s’annonce relativement complexe. En cause : une dépression qui déboule du Brésil et qui le contraint à continuer de mettre du Sud dans sa trajectoire plutôt que de l’Est avec, en prime, des conditions très changeantes. Joint par son équipe aujourd’hui, alors qu’il pointe en quatrième position et fonce par moments à près de 40 nœuds, le skipper d’Actual Ultim 3 donne les détails.

« Ce mercredi, je compose avec des alizés brésiliens très instables, à la fois en force et en direction, à tel point que j’ai presque l’impression d’être dans le Pot-au-Noir ! », déplore Antony Marchand. De fait, sur sa zone de course, à 170 milles environ au large de Salvador de Bahia, le vent oscille allègrement entre 8 et 25 nœuds. « Ce n’est clairement pas très reposant. La nuit dernière, ça a particulièrement été actif. Au vent de travers, sous J1 et grand-voile haute, ce n’était pas franchement très agréable. Le bateau prenait de gros coups de gîte et mettait du temps à redescendre. J’ai fini par passer sous J2. Depuis, c’est nettement plus confortable, même ce ne sont pas encore les grandes glissades au portant », souligne le skipper d’Actual Ultim 3.

En cause, une zone fermée de basse pression atmosphérique en provenance de Rio de Janeiro vient jouer les trouble-fêtes et l’anticyclone de Sainte-Hélène, qui était parfaitement à sa place lors du passage des leaders, a actuellement tendance à se déformer vers l’ouest. Résultat des courses, Anthony n’a pas d’autres choix que de continuer de faire route vers le sud avant d’être en mesure de mettre le clignotant à gauche. « Il va en effet falloir patienter encore un peu avant de faire de l’est », avance le navigateur qui ne devrait pas commencer à véritablement pointer les étraves de son bateau en direc tion du cap de Bonne Espérance avant la la journée de samedi, selon les derniers routages. « Cette dépression nous enquiquine. Par sa faute, la route jusqu’au cap de Bonne Espérance promet d’être assez complexe. On est obligé de faire le grand tour », relate Anthony qui pointe actuellement en quatrième position à 1 300 milles des deux leaders et à plus ou moins 200 milles devant Maxi Banque Populaire XI, ce dernier ayant effectué une escale technique de 24 heures à Recife, au Brésil.

Ne pas se faire de plan sur la comète

« Je ne réfléchis pas trop à ma place. Je me concentre sur ma trajectoire avant tout. Il va se passer beaucoup de choses, pour moi mais aussi pour les autres, dans les jours à venir. Les premiers ne sont plus du tout dans le même système météo que nous et, dans l’immédiat, il n’existe pas de fenêtre pour espérer revenir au score car la situation fait que ça s’étire par devant. De son côté, Armel a un bateau dernière génération et je ne veux pas commencer à « psychoter », ni à me mettre de pression inutilement. Mon but est de trouver la meilleure configuration et d’aller le plus vite possible », assure le marin, très en forme à ce stade de son tour du monde. « Je mange bien et je dors bien.

De plus, la petite tendinite au coude qui me gênait au début semble avoir disparu, ce qui est une bonne nouvelle, vu comme je mouline ! » note le Costarmoricain qui ne ménage pas ses efforts depuis son départ de Brest et ne cache pas son bonheur d’évoluer à présent en hémisphère sud. « Le passage de l’équateur* a, d’une certaine manière, représenté un tournant dans ma course. Avant le départ, je ne pensais pas que ce serait spécialement un moment clé mais il l’a été néanmoins. Mine de rien, c’était une première pour moi en solitaire ! Sortir de l’Atlantique Nord, qui ne nous a pas franchement gâté s, a été une belle page de tournée. Je pense que le débordement du cap de Bonne Espérance sera, lui aussi, un instant doté d’une saveur très particulière ! », annonce le skipper d’Actual Ultim 3 qui devrait, en principe, franchir le fameux promontoire Sud-Africain mardi en fin de journée.

* Passage de l'équateur après 7 jours, 22 heures et 26 minutes 30 secondes de course

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...