« On me parle beaucoup de temps de record mais mon objectif, c’est de passer le Cap Horn avec un bateau en bon état et de gagner cette course ». Voilà ce que confié Charles Caudrelier, hier, lui qui assurait « chercher à trouver un bon rythme, pas trop rapide » en « essayant de ne pas dépasser les 40 nœuds ». Ce dimanche matin, le skipper d’Edmond de Rothschild semblait toujours aussi constant : 33 nœuds de vitesse dans les dernières 24 heures, 33,7 nœuds à 7 heures.
Il a ainsi dépassé l’île aux cochons, une île inhabitée qui appartient à l’archipel de Crozet. Charles pointe désormais à 770 milles des Kerguelen. « Il a empanné à 5 heures (heure française) et refait un peu de Sud-Ouest pour se recaler, assure Pierre Hays à la direction de course. Il va avoir à faire un ou plusieurs empannages dans la journée. Charles avance avec un vent soutenu de Nord-Ouest qui va se transformer en vent de Sud-Ouest lundi matin ».
Coville est dans l’Indien !
Thomas Coville, lui, a fait son entrée dans l’océan Indien à son tour dans la nuit de samedi à dimanche. Le skipper de Sodebo Ultim 3 a donc dépassé son premier cap du tour du monde, le Cap de Bonne-Espérance à 3 h 18 min (heure française). Il a également franchi le Cap des Aiguilles, qui marque réellement l’entrée dans l’Indien, à 5 h 43 min et progresse dans du vent du Sud-Ouest de 15 à 20 nœuds. Désormais, le skipper de Sodebo Ultim 3 « doit négocier l’influence de l’Atlantique Sud et de l’Océan Indien ». En somme, la direction du vent va changer radicalement avec une période de transition à bien négocier, vraisemblablement demain midi. « Alors qu’il évolue avec du vent de Sud-Ouest, il va transiter et devra composer avec du vent de Nord ». Une séquence délicate que le marin prépare assurément avec ses routeurs restés.
À 1 500 milles plus à l’Ouest, Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI) et Anthony Marchand (Actual Ultim 3) longent la ZEA (zone d’exclusion des glaces) à un peu moins de 20 nœuds. « Ils évoluent derrière l’anticyclone qui se déplace avec eux, précise Pierre. Malheureusement, ils vont devoir composer avec jusqu’au Cap de Bonne-Espérance ». Éric Péron, lui, a commencé à faire de l’Est. « Il a du vent de Nord, Nord-Est de 15 à 18 nœuds qui lui permet de descendre sur une route relativement directe ». Le skipper d’ULTIM ADAGIO progressait à plus de 20 nœuds ce dimanche matin.
Une vitesse pas si éloignée de celle de Tom Laperche (SVR-Lazartigue) qui a encore un peu plus de 400 milles à parcourir pour rejoindre Cap Town. Il devrait arriver lundi en fin de journée. Dans l’émission Ultim Live diffusée hier après-midi, Tom se voulait rassurant : « ça se passe plutôt bien sur le bateau, je fais des contrôles régulièrement et la situation ne s’empire pas ».