
Un géant des mers plus proche qu’on ne le croit
Avec son corps rond, son absence de vraie queue et ses nageoires dressées comme des ailes, le poisson-lune fait partie des silhouettes les plus singulières du monde marin. C’est aussi le plus lourd des poissons osseux : les plus gros spécimens dépassent 1000 kg, parfois beaucoup plus. On l’imagine volontiers évoluer dans les grandes profondeurs, mais ce géant remonte régulièrement en surface... parfois très près de nos côtes.
En France, des observations sont rapportées chaque année, souvent par des plaisanciers, des pêcheurs ou des plongeurs étonnés de voir surgir cette forme ovale, parfois confondue de loin avec un aileron de requin.
Méditerranée : un hotspot reconnu
La Méditerranée française fait partie des zones où les rencontres sont les plus fréquentes.
- Côte d’Azur : autour de Nice, Cannes, Antibes et jusqu’à Monaco, les remontées de poissons-lunes sont régulières, surtout l’été.
- Pyrénées-Orientales : entre Argelès-sur-Mer et Banyuls-sur-Mer, les observations se multiplient quand les eaux se réchauffent.
Leur présence est favorisée par la douceur des températures et la forte concentration de leur nourriture favorite : les méduses.

Atlantique : des rencontres fréquentes en Aquitaine
Longtemps méconnues, les observations en Nouvelle-Aquitaine sont désormais parmi les plus nombreuses de France. Du Bassin d’Arcachon à Hendaye, les poissons-lunes sont signalés chaque année, parfois même à proximité immédiate des plages. Les navigateurs sillonnant le large des Landes ou du Pays basque en croisent régulièrement.
Manche : la surprise du Nord
On les attend moins ici, et pourtant : la Manche fait partie des zones où les poissons-lunes remontent volontiers en surface, notamment l’été et le début de l’automne.
Les secteurs les plus concernés :
- les environs de Saint-Malo,
- la baie du Mont-Saint-Michel,
- les côtes de Granville,
- et les abords de Jersey, réputés pour concentrer les signalements.
Pourquoi remontent-ils à la surface ?
Le comportement du poisson-lune intrigue depuis longtemps, mais plusieurs raisons expliquent ces apparitions soudaines :
1. Se réchauffer au soleil
Après des plongées profondes où l’eau est bien plus froide, les poissons-lunes remontent flotter en surface, sur le flanc, pour absorber la chaleur solaire. Une sorte de "recharge" thermique indispensable pour repartir explorer les abysses.
2. Suivre les méduses
Le poisson-lune se nourrit principalement de méduses. Lorsque celles-ci prolifèrent près des côtes, ce qui arrive de plus en plus souvent, les môles les suivent. Leur présence massive est donc parfois un indicateur indirect de bancs de méduses dans la zone.
3. Aucune menace pour l’humain
Malgré leur grande taille et leur aileron trompeur, les poissons-lunes sont totalement inoffensifs. Ils ne mordent pas, n’attaquent pas et ne présentent qu’un seul risque : celui de percuter involontairement un nageur en raison de leur masse. Leur lenteur et leur comportement paisible rendent ce scénario très improbable.

Où les observer en toute sécurité ?
La meilleure manière de les voir reste depuis un bateau, lors d’une sortie en mer ou d’une navigation côtière. Ils se laissent souvent approcher sans stress, flottant juste sous la surface ou se déplaçant lentement à plat.
Pour ceux qui n’auraient pas la chance d’en croiser en liberté, plusieurs aquariums européens hébergent des spécimens visibles de près, notamment Barcelone, Valence, Lisbonne, ainsi que Monterey ou Osaka pour les plus lointains.
Étranges, majestueux et totalement inoffensifs, les poissons-lunes sont bien plus présents dans les eaux françaises qu’on ne le pense. Méditerranée, Atlantique ou Manche : chaque façade maritime offre des chances d’en apercevoir lorsque les eaux se réchauffent et que les méduses abondent. Une rencontre rare et fascinante, qui rappelle à quel point nos côtes abritent une biodiversité étonnante.
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