LA SEIZIÈME NUIT. Après Charles Caudrelier et Thomas Coville, c’est au tour d’Armel Le Cléac’h et d’Anthony Marchand de passer le Cap de Bonne-Espérance en ce mardi. Alors que Tom Laperche est au Cap depuis hier matin et que l’équipe SVR-Lazartigue poursuit l’inspection de l’Ultim, Éric Péron pointe à près de 1 800 milles plus à l’Ouest.
Les jours passent et l’allure ne faiblit pas. Ce mardi matin, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), solide leader de la course, progressait toujours à près de 30 nœuds. Après avoir dépassé les îles Kerguelen hier, il s’est rapproché de la ZEA (zone d’exclusion des glaces). « Charles est sur un rythme de tour du monde en solitaire, décrypte Fred Le Peutrec de la direction de course. Il n’a pas d’enjeu à attaquer plus que de raison. Il a de l’avance, peut gérer, assurer, veiller sur son bateau ». Et ça devrait continuer. « Charles a des conditions favorables jusqu’au large de la Tasmanie. Là, il a une période d’empannage parce qu’il est vent arrière mais il reste bien calé dans un système météo favorable ».
À plus de 1 400 milles de là, Thomas Coville (Sodebo Ultim 3) fait une route plus Nord, à cause d’un front sur lequel va se creuser un centre dépressionnaire. Le skipper de Sodebo est également « rentré dans son rythme, dans une réalité d’aventure, d’endurance, comme s’il était dans une bulle». Le problème de foil tribord (casse du système de descente de foil) qu'il a révélé dimanche dernier n'a pas d’impact puisqu’il progresse sur l’autre bord. Pour l’instant, les conditions ne semblent pas propices afin d’effectuer la réparation.
Le Cléac’h, un petit avantage sur Marchand
Derrière, le duo Armel Le Cléac’h (Maxi Banque populaire XI) et Anthony Marchand (Actual Ultim 3) est séparé de moins de 80 milles. On remarque « qu’Armel s’est replacé dans le Sud afin de contourner l’anticyclone, décrypte Fred._ Ça lui a permis de faire une route un peu plus directe qu’Anthony. Et le skipper d’Actual va à son tour infléchir sa position et empanné à son tour pour en faire de même_ » Par ailleurs, les deux skippers s’apprêtent à franchir dans la journée le Cap de Bonne-Espérance et le Cap des Aiguilles qui marque l’entrée dans l’océan Indien. « Ils ont encore de bonnes conditions pour attaquer l’Indien mais petit à petit, la mer va se creuser ».
De son côté, Éric Péron file en étant pile sur la route directe. « Il va pouvoir aller tout droit et accélérer à mesure que le vent de Nord, Nord-Ouest va se renforcer, précise Fred. En somme, Éric fait moins de route que ces deux prédécesseurs ». Enfin, au Cap, l’équipe SVR-Lazartigue est sur le pont. Il a fallu attendre plusieurs heures afin de pouvoir rentrer au port, la faute à un mur de vent à proximité de la côte. Désormais, le team va débuter l’inspection de l’Ultim afin de mesurer les dégâts et avoir une idée plus précise des réparations à effectuer.