LA DIX-HUITIÈME NUIT. Toujours en longeant la ZEA, toujours aussi constant, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild poursuit sa progression en tête de course, même si ce n’est pas toujours de tout repos ! Il devrait franchir le Cap Leeuwin en fin de journée. Derrière, les positions sont relativement stables pour Thomas Coville (2e) et Armel Le Cléac’h (3e). Anthony Marchand (4e), qui a décidé de faire escale hier, devrait arriver à Cape Town dans la nuit.
Dans une interview qu’il nous a accordée mardi dernier, Thomas Coville résumait à lui seul tous les ingrédients nécessaires pour réussir sa progression dans les mers du Sud : « il faut de l’opportunité, du talent et de la chance ». Le skipper de Sodebo estimait que Charles Caudrelier avait les trois. Et c’est le cas. Le vainqueur de la dernière Route du Rhum poursuit son cavalier seul mais pas sans effort. «Il doit être bien fatigué là, sourit Guillaume Rottée, de la direction de course. La situation météo l’emmenait en bordure de la zone des glaces, ce qui l’a obligé à faire 12 à 13 empannages ! » Guillaume précise : « à chaque fois, il est allé très proche de la ZEA (zone d'exclusion des glaces), jusqu’à 1,6 mille de cette limite ! »
Dans l’océan Indien, le statu quo prime
En tout cas, le skipper du Maxi Edmond de Rothschild engrange et ça devrait continuer. « Là, il peut progresser sur une route plein Est avec des vitesses intéressantes ». Il devrait atteindre le Cap Leeuwin en début de soirée, vers »18h à 20h » (heure française). Derrière, les écarts sont relativement stables. Un temps, Armel Le Cléac’h est légèrement revenu sur Thomas Coville (Sodebo Ultim 3, 2e) et sur Charles Caudrelier (quand ce dernier butait contre la ZEA). Mais depuis, c’est le statu quo qui prime.
Thomas Coville a été en prise avec des conditions un peu plus virulentes que ses autres compagnons de route et sa progression a parfois été ralentie. « On voit que sa trace ne correspond pas toujours à la vitesse normale de son bateau, décrypte Guillaume Rottée. Soit il est pénalisé par un problème, soit il s’attache à bricoler dès qu’il le peut ». Irrégulier un temps hier soir, Thomas a repris une trajectoire « normale » et une vitesse adéquate depuis le milieu de la nuit.
Anthony arrivera dans la nuit
Un peu plus loin, Anthony Marchand poursuit sa route vers Cape Town. Le skipper d’Actual Ultim 3 a dû traverser l’anticyclone dans la nuit, ce qui l’a ralenti. Il a repris un peu de vitesse ce matin et devrait rallier le port sud-africain « dans la nuit de jeudi à vendredi » d’après son équipe. Pour la première fois depuis le départ de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest, deux des six bateaux engagés seront arrêtés puisque SVR-Lazartigue est toujours amarré à Cape Town.
De son côté, Éric Péron continue de bénéficier de ce couloir de vent dans l’Atlantique Sud. Il lui reste 800 milles à parcourir pour passer le cap de Bonne-Espérance, vraisemblablement dans la nuit de vendredi à samedi.