Il faut s’y faire et les accros à la « carto » vont sans doute se pincer ce matin. Pour la première fois depuis le 7 janvier et le départ de l’ARKÉA ULTIM CHALLENGE-Brest, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) avance à moins de 10 nœuds. 5,2 nœuds lors des dernières 24 heures, 9,4 nœuds à 7 heures… Le leader ne progresse plus, la « pause » a commencé depuis la veille pour laisser passer la forte dépression qui va balayer le cap Horn. « Charles est toujours à vitesse réduite, constate Guillaume Rottee, le directeur de course. Selon les modèles météos, il pourrait franchir le cap Horn avec des conditions plus propices entre mardi et mercredi après-midi. Ça pourrait le faire repartir et faire cap à l’Est entre cet après-midi et demain soir ».
Le Cléac’h – Coville, le « match dans le match » est relancé !
Derrière, la bataille continue, sans répit. Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI) s’est employé à contourner la Nouvelle-Zélande par le Nord alors que de fortes dépressions circulent autour de l’île. « Désormais, il va descendre vers le Sud et ce n’est pas aussi simple qu’imaginé, précise Guillaume. Dans l’Est de la Nouvelle-Zélande, il va se être ralenti par une dorsale anticyclonique qui va se prolonger et qui va le ralentir ».
De quoi relancer le « match dans le match » entre les deux poursuivants, Armel Le Cléac’h et Thomas Coville. Le skipper de Sodebo Ultim 3 est en effet reparti après 2 jours 2 heures et 39 minutes d’arrêt d’Hobart. L'étrangeté de la ligne du changement de date (180° de longitude) fait qu'il a donc repris sa course le vendredi 2 février heure française (à 22h36) et le samedi 3 février heure locale !
Certes, comme prévu, il doit aussi composer avec des conditions très engagées, du vent à 30-35 nœuds, des rafales à plus de 40 nœuds et une mer de 5 à 6 mètres. Mais s’il y parvient, Thomas pourrait en profiter pour revenir sur Banque Populaire. « Les deux bateaux pourraient même arriver au cap Horn avec quelques heures de décalage seulement, assure Guillaume Rottee. Les routages font état d’une légère avance de Sodebo Ultim 3 pour l’instant ».
Marchand-Péron, chacun sa réalité
Bien plus à l’Ouest, fortunes diverses pour les deux derniers skippers, Anthony Marchand et Éric Péron. Le marin d’Actual Ultim 3 a retrouvé de la vitesse, lui qui progresse à une vingtaine de nœuds le long de la ZEA (zone d’exclusion Antarctique). « Il bénéficie de vents d’Ouest assez soutenus de 20 à 25 nœuds, précise Guillaume Rottee. Ce train dépressionnaire dans son Sud devrait l’accompagner pendant assez longtemps ».
En revanche, Éric Péron (ULTIM ADAGIO) doit prendre son mal en patience. Ralenti par une cellule anticyclonique jusqu'à ce soir, il va devoir mettre du nord dans sa route pour contourner une dépression tropicale qui lui coupe sa route. Le skipper va ensuite accompagner celle-ci en faisant route au sud-est et bénéficier ainsi d'un bon coup d'accélérateur à partir de dimanche soir.