ACTUAL EN ESCALE
Cette nuit, à 01h43 TU, Anthony Marchand a signifié à la direction de course son escale technique. Au mouillage à Dunedin, sur la côte est de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande, les réparations commencent. Le cap Horn est dans le viseur de Armel Le Cléac’h et de Thomas Coville.
Dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il évoluait à l’avant d’une forte dépression dans une mer correcte, après une vérification de son bateau, Anthony Marchand s'apercevait d'une casse sur le dispositif qui permet au foil tribord de rester en position basse. Malgré des réparations effectuées avec l'appui du Team Actual à distance, la situation restait très précaire avant d'aborder la traversée de l'Océan Pacifique, le plus grand océan de la planète. La nuit dernière, alors qu'il se trouvait très au nord de la route directe, proche de la Nouvelle- Zélande, une escale s’est imposée avant d’entamer cette longue traversée du désert jusqu’au cap Horn. Le Team Actual avait anticipé cette possible escale. Deux membres du team sont à pied d’œuvre pour intervenir aux côtés d'Anthony à Dunedin et entamer une nouvelle course contre-la-montre pendant 24 heures, la durée minimum d’une escale technique imposée par les règles de course.
Cette situation est très difficile à vivre pour Anthony Marchand, qui fait une escale technique pour la deuxième fois sur cette course autour du monde, après Cape Town en Afrique-du-sud les 26 et 27 janvier. Le skipper d'Actual Ultim 3 reste très combatif et attend avec impatience de reprendre le cours de cette course autour du monde. Il a envie, plus que tout, de boucler son premier tour du monde en solitaire (communiqué Team Actual).
À L’APPROCHE DU CAP HORN
La sortie des mers du sud, c’est tout droit ! Pour Armel Le Cléac’h qui, ce matin, a empanné pour mettre du sud dans sa route afin d’amorcer le contournement de l’Amérique du sud, les choses se précisent. Le skipper du Maxi Banque Populaire XI, qui aura traversé l’océan Pacifique à une moyenne de 700 milles par jour environ, les choses se précisent. Le cap Horn Le grand oiseau bleu entrera dans l’océan Atlantique sud la nuit prochaine, dans des conditions très maniables, dans 15 nœuds de vent de nord (avec de petites accélérations typiques des lieux). Il n’est pas impossible que Armel Le Cléac’h passe assez près du mythique rocher. Pour la suite, toutes les options sont ouvertes. Optera-t-il pour une remontée dans le détroit de Le Maire dans un vent assez léger ? Ira-t-il dans l’est de l’île des États chercher un peu de pression pour une remontée au près dans du vent plus soutenu ? La suite sera placée sous le signe de la vitesse, au portant.
En retrait d’une quinzaine d’heures, Thomas Coville est attendu de l’autre côté dimanche dans l’après-midi. Le skipper de Sodebo Ultim 3 se verra proposé une autre partition : il devra faire avec du vent d’ouest de 25 à 30 nœuds et des rafales à 35 nœuds. La dépression qui l’emmène risque de lui imposer des conditions de navigation musclées dans l’Atlantique.
DE L’AUSTRALIE AU BRÉSIL
Charles Caudrelier, lui, est bien calé dans un flux de nord-est en bordure d’anticyclone, et cela devrait durer plusieurs jours. Dans un vent de 15 nœuds, il démontre que son Edmond de Rothschild sait très bien naviguer au près : il avance à près de 30 nœuds. Ses sujets du moment : les mouillages, les pêcheurs de la côte, les effets de site. La question de la distance à parcourir est résolue : il s’agit de la route la plus courte – ou presque.
Du pain blanc. Un bon morceau de bon pain blanc, avec une croûte qui craque sous la dent et une mie moelleuse. Voilà qui doit faire du bien à Éric Péron, longtemps nourri au pain noir dans les mers du sud. Pour le skipper de Adagio, l’océan Indien fut un calvaire, qu’il raconte : « Il y a eu d’abord cet anticyclone qui nous a ralentis et empêchés de plonger au Sud, puis la dépression tropicale qu’il a fallu négocier par le Nord. La mer croisée était vraiment pénible, usante pour la plateforme. Je suis resté au contact du front assez longtemps, il a fallu l’accompagner vers le Sud pour conserver du vent. J’ai même dû freiner à certains moments car, dans l’Est, la dépression avait asséché le plan d’eau et il ne fallait pas se planter là-dedans. C’est très ambivalent le sentiment que ça procure. Pendant plusieurs jours, ce n’était vraiment pas drôle avec beaucoup de manœuvres et des conditions très inconfortables… J’ai pas mal échangé avec Armel (Le Cléac’h) qui en est à son quatrième tour du monde. Il me confirmait que l’Indien, c’est toujours compliqué, plein de surprises. J’espère que le Pacifique sera plus franc ! »
Il reste à Éric Péron un petit bout d’Indien à parcourir. Situé entre le cap Leeuwin, effacé hier, et le cap du sud-est, Adagio avance à plus de 27 nœuds dans de belles conditions de navigation, dans une position nord qui le met à l’abri du gros de la dépression qui pousse son tableau arrière. Il devrait entrer dans l’océan Pacifique dans la nuit du 11 au 12 février. Le schéma météo lui promet quelques jours de belle cavalcade : « Sur les routages, j’ai un tout droit de presque six jours devant moi, avec peut-être un empannage au milieu, je n’ai jamais vu ça ! Je n’ai jamais eu 24 heures continues dans de bonnes conditions. Là, c’est vraiment l’idéal pour aligner les milles. Le bateau est à plat, l’allure confortable même si au-delà de 30 nœuds, tout se met à vibrer là-dedans ! À cet angle-là, ça ne sert à rien de surtoiler, la puissance et la longueur parlent d’elles-mêmes. »
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST
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