WWF, Greenpeace et six autres ONG de protection de l'environnement ont appelé jeudi la Grèce à retirer un projet de loi qui menace selon elles le littoral en supprimant une zone de protection sur le rivage visant à limiter l'exploitation côtière.
Le projet de loi du ministère des Finances, actuellement en débat au Parlement, "supprime la zone de retrait déjà peu satisfaisante de trente mètres depuis le rivage pour l'exploitation des zones côtières", déplore le communiqué des ONG.
"Malheureusement, en Grèce, les écosystèmes côtiers sont traités comme des terres propices au développement résidentiel et touristique", regrettent ces organisations dans un communiqué commun.
La suppression de la zone de trente mètres qui existait jusqu'ici "n'améliore pas le cadre pour l'élimination des constructions illégales le long du littoral", un phénomène récurrent dans ce pays réputé pour ses plages.
Le projet de loi, qui doit être soumis au vote des députés prochainement, vise à "l'amélioration de la gestion des régions littorales" et s'avèrera "bénéfique pour l'économie nationale et la protection de l'environnement", selon le texte.
Mais "le manque de tout critère pour la définition du littoral comme par exemple le seuil minimum d'exploitation ne garantit pas la protection de l'environnement", a assuré à l'AFP Giorgos Hassiotis, juriste au sein du WWF.
Les ONG appellent la Grèce à ratifier le Protocole de l'UE sur la gestion intégrée des zones côtières en Méditerranée, qui fixe un seuil minimal de cent mètres.
Elle déplorent également "l'absence des dispositions cruciales liées à l'adaptation au changement climatique" et "l'absence de référence à d'autres risques naturels ou d'origine humaine menaçant la zone côtière et riveraine".
Les constructions illégales sont un phénomène endémique en Grèce où l'industrie du bâtiment est l'un des secteurs moteurs de l'économie grecque.
Le pays a été condamné en 2020 par la Cour européenne de justice pour avoir violé la directive Habitats de l'UE en ne protégeant pas légalement ses zones Natura 2000 et en n'approuvant pas les mesures de gestion nécessaires.