Alors qu’ils sont déjà deux à avoir franchi la ligne d’arrivée et que le podium devrait être complété ce dimanche par Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI), deux skippers bataillent dans l’Atlantique Sud : Anthony Marchand (4e) et Éric Péron (5e). Yves Le Blevec, directeur du team Actual, et David Lanier, routeur de l’ULTIM ADAGIO, reviennent sur les derniers jours de course de leurs deux skippers.
Le Blevec : « ce ne sera pas facile jusqu’au bout ! »
« Cela fait cinq à six jours qu’Anthony doit composer avec la pétole. Nous n’avons jamais rencontré cette situation-là, c’est totalement improbable. ‘Antho’ gère ça très bien même s’il voit qu’Éric Péron arrive derrière avec une trajectoire plus large qu’il ne pouvait pas prendre. On savait bien que quelques jours plus tard, ça allait ‘s’ouvrir’ au large : il aurait presque fallu faire demi-tour pour passer au large mais on n’a eu aucune envie d’attendre pour passer ! ‘Antho’ passe là où une ouverture se dessine mais on voit que derrière ça va revenir et se resserrer. On comptera les points au nord du Brésil.
Dans le même temps, il y a des conditions assez confortables d’être dans des conditions plus cools. Il fait beau, il fait chaud… Mais le manque de vitesse, ça finit par être éprouvant ! Le fait de naviguer sans foil est très compliqué, très inconfortable, ça génère des difficultés pour avancer et ça va moins vite. C’était très dur dans le Pacifique mais ’Antho’ s’y fait. Ce ne sera pas facile jusqu’au bout. Mais il devrait arriver d’ici une dizaine de jours à Brest : on commence à faire des routages jusqu’à l’arrivée, c’est bon signe ! »
Lanier : « on a quand même fait le plus dur »
« Éric est confronté au fait qu’il y a très peu d’alizés. Il subit et prend le peu de vent qu’il y a. On avait le choix d’aller très proche de la terre mais c’était une contrainte en plus de remonter au près et c’est ce qu’on voulait éviter. L’avantage, c’est qu’il fait une route latérale vers l’Est, au portant, ce qui lui permet de se rapprocher d’Anthony. Ce match est forcément intéressant et stimulant pour Éric. Il a déjà tout vécu : il était à 3 000 milles puis est revenu à 300 milles au cap Horn, il a été ralenti ensuite par des problèmes techniques et puis il arrive à revenir à nouveau… Est-ce qu’il peut continuer à grappiller sur Anthony ? Quoi qu’il en soit, c’est un challenge supplémentaire.
Là, Éric a encore trois jours de tribord dans 5 à 15 nœuds de vent. On a quand même fait le plus dur ! Après, il faudra traverser le pot au noir avec une nouvelle zone sans vent de 24 heures avant de récupérer enfin l’alizé. Il a quand même dû faire face à une zone de quasiment 2 000 milles sans vent alors que d’habitude, tu peux la traverser en 15 à 20 nœuds. C’est surprenant mais il faut faire avec ! »
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE BREST
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