Le podium désormais connu depuis hier soir (Caudrelier, Coville, Le Cléac’h), tous les regards se tournent vers les deux skippers encore en lice, Anthony Marchand (4e) et Éric Péron, distant de 300 milles ce lundi à 17 heures. Si le premier s’est extrait du pot-au-noir, le second bataille pour en sortir. État des lieux.
Ils espèrent secrètement vivre aussi ce que leurs compagnons d’aventure ont déjà vécu. Une arrivée à Brest au petit matin (Caudrelier), au cœur de l’après-midi (Coville) ou dans la nuit (Le Cléac’h), le bonheur de lâcher la barre et lever les bras au ciel, de serrer fort ses proches dans les bras et de savoir que l’avenir proche sera beaucoup plus paisible qu’un quotidien sur un multicoque. Mais avant, il va falloir cravacher et tenir encore alors qu’il reste encore près de 3 100 milles pour Anthony Marchand et 3 500 milles pour Éric Péron jusqu’à la ligne d’arrivée.
‘Antho’ « s’est bien battu »
Le skipper d’Actual Ultim 3 peut avoir le sourire ce matin : il a dépassé l’équateur, au cœur de la nuit (à 4h44, heure française) et vient donc de faire son grand retour dans l’Atlantique nord, après 56 jours de course. En ce lundi 4 mars, ‘Antho’ fête aussi son anniversaire, ses 39 ans, au cœur de l’océan. Pourtant, il a dû cravacher ces derniers jours. « Ça fait une semaine qu’on enquille les manœuvres… La fatigue se fait sentir, je n’ai pas beaucoup dormi depuis une semaine, expliquait-il hier. Mais on s’est bien battu pour limiter la casse, Éric aurait pu revenir un peu plus sur nous ».
Guillaume Evrard de la direction de course confirme : « il est enfin sorti des vents calmes du pot-au-noir. ‘Antho’ est actuellement dans du vent de Nord-Est dans 10 à 15 nœuds de vent. Il en a pour trois jours et demi, au près, afin d’atteindre le sud de l’anticyclone des Açores. »
Péron englué dans le pot-au-noir
De son côté, Éric Péron immortalisait un lever de soleil en vidéo hier matin. « Ça avance un peu, on est bien, on a enfin du vent, il était temps ! Je prends ce qu’il y a à prendre, confiait-il. «Pour lui c’est un peu plus galère parce que le pot-au-noir est très Sud, très Ouest et très difficile, précise Guillaume Evrard. Il doit progresser en jouant avec les grains et les nuages ». D’après la direction de course, Éric devrait retrouver un peu de vitesse à partir de mercredi en fin de journée. C’est également dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il devrait franchir l’équateur.