Depuis plusieurs jours, Anthony Marchand ne cache pas son état de fatigue. Ses derniers jours ont été particulièrement éprouvants. Il a fallu batailler dans les petits airs, être constamment sur le qui-vive, veiller au retour d’Éric Péron, gérer la chaleur accablante… Bref, une bataille de chaque instant qu’’Antho’ (4e) a réalisé sans sourciller. Et ça a porté ses fruits : l’écart avec l’ULTIM ADAGIO s’est creusé à nouveau (à partir de 500 milles) et l’Atlantique Sud est déjà classé aux rangs des souvenirs. Alors que son arrivée est prévue en début en début de semaine prochaine, il s’est confié.
Ça n’a pas été évident ces derniers jours, tu as dû t’employer dans le pot-au-noir mais tu t’en es bien tiré… Comment tu résumes ces derniers jours ?
Ça a été beaucoup de transitions à gérer. Parfois le long de la côte, j’avais envie de m’endormir, j’avais l’impression d’être au bord du ‘blackout’, que j’allais m’échouer. Il a fallu faire beaucoup de manœuvres, de changements de voile, J2, J1… Ça n’a pas été de tout repos ! Mais au final, c’était payant de batailler à proximité des côtes. C’était une trajectoire laborieuse mais payante.
Pour tous les skippers de l’ARKEA ULTM CHALLENGE-Brest, la remontée de l’Atlantique Sud a été complexe…
Je n’ai pas trop regardé les autres mais c’est clair que ça n’a été simple pour personne. Moi j’ai eu un peu le sentiment que la météo n’a jamais été en ma faveur… Même pour la suite, ça n’a pas l’air folichon !
« Terminer de belle manière »
Justement, à quoi vont ressembler les prochains jours ?
Là ça va être assez simple avec une remontée plein Nord jusqu’à l’anticyclone des Açores. Ensuite, il y aura deux options : soit une route au Sud de l’anticyclone, plus dans du vent de travers, soit le tour de l’anticyclone avec une route plus au portant. Les systèmes dépressionnaires sont plutôt actifs, il va y avoir pas mal de mer ensuite… On réfléchit encore sur la meilleure option à prendre.
Les arrivées des trois premiers n’ont pas été difficile à vivre ?
Il n’y a pas eu de jalousie de ma part. J’ai encore du chemin à faire et j’ai envie de terminer cette aventure proprement. Ce n’est pas qu’une histoire de places, de classement, c’est vraiment une aventure. Il me reste une semaine pour en profiter et terminer de belle manière.
Tu navigues sur un foiler mais sans foil depuis l’Indien… Comment fais-tu pour t’adapter autant ?
Il faut faire avec, c’est comme ça ! C’est tellement long que je ne vais pas me plaindre tous les jours. J’essaie de faire au mieux avec ce que j’ai. Ce n’est pas agréable quand ça tape, les polaires ont diminué mais ça n’a pas d’impact sur mon moral. J’aurai fait les trois quarts d’un tour du monde sans foil, ce n’est pas rien !
Quels ont été tes derniers moments de plaisir à bord ?
Les moments les plus agréables, ce sont les couchers et les levers de soleil. Après, il n’y a plus trop de lunes. J’ai eu de belles nuits étoilées mais désormais, c’est nuit noire !
Tu savais que l’équipe de foot de Brest continue de gagner ?
_Je n’ai pas suivi ce weekend… Ils ont gagné ? Ah c’est vraiment chouette pour les Brestois, pour Brest... Je suis content pour eux, content qu’un club breton soit au plus haut niveau. C’est chouette !
Suivez l'ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest grâce à notre dossier spécial.
Source : ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest