Fidèle à son tempérament, le skipper de Freelance.com ne cache pas son enthousiasme à l’idée de s’élancer ce dimanche à 13h30 pour sa première participation à The Transat CIC. Retrouver le solitaire, la course, se confronter à des conditions difficiles, résister, tout donner… Le marin a hâte de se retrousser les manches au fil de cette traversée de l’Atlantique par le Nord, sans doute le challenge le plus relevé depuis ses débuts en IMOCA.
Guirec sur les pontons, c’est une aventure aussi intrépide qu’autour du monde. Le skipper donne de sa personne, de son sourire et de son temps, comme toujours. « Je suis content d’être ici, c’est une bonne ambiance, je m’y sens bien », confiait-il mercredi. La veille, il avait participé, comme l’ensemble des concurrents, de The Transat CIC à la parade. Un peu plus de quinze milles étaient à parcourir autour de l’île de Groix, avec 9 à 10 nœuds de vent. Pour l’occasion, quelques partenaires étaient montés à bord.
« J’ai hâte de retrouver l’atmosphère de course »
« Cette parade, c’était vraiment un moment agréable. On a pris le temps de profiter de chacun, de profiter du bateau aussi, c’est vraiment un exercice sympa ». Malgré l’enthousiasme, Guirec sait que ce qui l’attend s’annonce corsé. La phase de préparation entre la mise à l’eau et le top départ ce dimanche a été courte mais le marin ne se plaint pas. « Nous avons tous eu des délais très serrés, c’est le jeu pour tout le monde ».
Lui préfère se focaliser sur les petits bonheurs du large et les joies simples de retrouver son élément. « J’aime naviguer, j’aime être seul sur mon bateau et j’ai hâte de retrouver cette atmosphère de course ». Afin de s’y préparer, Guirec continue de travailler en étroite collaboration avec Corentin Douguet. Skipper de renom, Corentin apportera ses connaissances et ses conseils tout au long de la saison. Ce sera d’ailleurs avec lui et avec Lucie Quéruel, responsable technique de Freelance.com, qu’il effectuera le convoyage retour de New York jusqu’à l’Hexagone. Mais avant, Corentin l’aide à affiner sa stratégie et à saisir les subtilités de l’étude de la météo.
« Je crois savoir ce qui est difficile au large »
« Pour l’instant, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les conditions au départ, confie Guirec. On sait qu’il y a un système dépressionnaire qui va arriver ». L’heure n’est pas aux décisions hâtives mais à une étude rigoureuse des fichiers météos. « Ça peut être rude dès le départ avec du près, des pointes à 30 nœuds… Mentalement, physiquement et techniquement, je me sens prêt ». Lors de ses aventures passées, son tour du monde et ses deux transatlantiques à la rame, il a parfois enduré l’âpreté et la virulence des conditions du large. Il en parle modestement : « Je crois savoir ce qui est difficile et de temps en temps, c’est même ce que je vais chercher. Tant mieux si j’ai un petit ‘plus’ en la matière… Mais je reste un de ceux qui ont le moins d’expérience en IMOCA ! »
Il aspire donc à continuer d’avancer pas à pas avec pragmatisme et détermination. « Mes objectifs sont identiques à ceux des courses précédentes. L’idée, c’est de faire de mon mieux pour naviguer ‘propre’, ne pas abîmer le bateau et continuer à apprendre ».
Afin d’entamer ce début de saison, il bénéficie de voiles récentes, dont la grand-voile et le spi. Par ailleurs, il ne cache pas vouloir être bien placé dans le match dans le match avec les bateaux à dérives droites, sans en faire une obsession. « Quand tu regardes les classements, tu as forcément envie d’être au taquet, reconnaît-il. Je reste un compétiteur et ça me plaît d’essayer toujours de donner le meilleur ! »