Solo Maitre CoQ : place à la stratégie !

Par Figaronautisme.com

Si le vent s’est montré erratique hier en baie des Sables d’Olonne, contraignant même le comité de course de la Solo Maître CoQ à annuler le deuxième côtier, il a repris des tours ce matin. Pour preuve, c’est dans une vingtaine de nœuds de secteur nord nord-ouest que les 34 marins engagés dans l’épreuve se sont élancés à 11h08 pour la grande course. Course dont le parcours a changé cette année. En effet, si traditionnellement il se jouait entre Belle-Ile, Ré et Yeu, elle affiche cette fois un format plus hauturier. Au programme donc, une boucle de 391 milles au départ et à l’arrivée des Sables d’Olonne via BXA, à l’entrée de l’estuaire de la Gironde, puis un way-point situé dans le milieu du golfe de Gascogne. De quoi allonger un peu la foulée mais aussi et surtout ouvrir le jeu en grand sur le plan stratégique d’autant que les conditions météorologiques réservent bien des incertitudes !

Après avoir disputé une régate in-shore mardi puis avoir bataillé dans la pétole hier pendant de longues heures avant de finalement rentrer bredouilles, les 34 concurrents de la Solo Maître CoQ avaient rendez-vous ce matin pour le départ de la grande course. Partis, comme prévu peu après 11 heures, ils ont globalement fait preuve de prudence sur la ligne, sans doute un peu refroidis par l’accrochage entre Romain Le Gall (Centre Excellence Voile Secours Populaire 17) et Elodie Bonafous (Quéguiner – La Vie de Rose) lors de la phase de procédure. Si ces deux-là n’ont malheureusement pas eu d’autres choix que de rentrer à terre pour évaluer avec précision l’étendue des dégâts sur leurs bateaux respectifs, les autres ont, en revanche, rapidement accéléré la cadence. A la bouée de dégagement, la triplette Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance) – Romen Richard (Passion Santé / Trans-Forme) – Jules Ducelier (Région Normandie) menait la danse avant d’entamer la descente au portant en direction de BXA. Une descente sans grand piège apparent avec cependant un contre-bord délicat à tirer pour sortir du pertuis d’Antioche, tout en jouant au mieux avec les courants. « Le passage est assez étroit. Il ne va pas falloir faire de grosses erreurs pour ne pas s’échouer sur un banc de sable et naviguer avec une certaine marge de sécurité », a indiqué Thomas de Dinechin (Almond) qui va, dans ce coin, également devoir se méfier des nombreux casiers de pêche présents. Le long d’Oléron mais aussi aux abords de la bouée BXA que les premiers devraient déborder aux environs de 21 heures ce soir.  « C’est ensuite que les choses vont se corser un peu et que des écarts importants sont susceptibles de se créer au sein de la flotte », a annoncé Alexis Loison (Groupe Réel). Et pour cause, alors qu’ils vont entamer un long bord de près pour remonter jusqu’à la marque virtuelle positionnée dans le milieu du golfe de Gascogne, ils vont aussi devoir composer avec un vent très instable avec, à la clé, d’importantes bascules mais aussi des rafales et quelques molles. « Il va falloir se montrer malin », a assuré Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve pointant du doigt l’arrivée d’une petite dépression par l’ouest dont le déplacement demeure assez fluctuant.

Un bord de près déterminant ?

« Les fichiers divergent pas mal. On n’est pas à l’abri de voir certains partir à fond à gauche et d’autres filer à fond à droite auquel cas cela créerait un énorme levier », a ajouté Alexis Loison qui se réjouit de la perspective de voir le jeu s’ouvrir largement sur le plan stratégique. Même chose pour Jules Ducelier (Région Normandie), actuellement premier Bizuth au classement provisoire. « Ces 24 heures de près vont être super intéressantes. Il va y avoir des choses à faire. Il faudra être bien attentif à ce qui va se passer sur l’eau, bien observer les nuages et bien mettre à jour les infos dont on disposera, c’est-à-dire pas grand-chose », a résumé le Havrais. Même chose encore pour Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022). « Les incertitudes sont, à date, encore nombreuses concernant les déplacements de certains phénomènes météo. On s’attend effectivement à beaucoup d’instabilité au large. Les positionnements et les timings des virements de bord seront hyper importants. Il faudra rester alerte pour mettre les bonnes voiles et les gaz aux bons moments, mais aussi choisir les bons créneaux pour dormir », a ajouté le Morbihannais qui compte bien conserver sa première place au général à l’issue de cette course dotée d’un coefficient 3, soit le double de la première manche disputée ce mardi. « Je vais faire mon truc sans penser au classement mais en essayant néanmoins de rester dans le paquet de tête », a déclaré Loïs Berrehar, conscient que le scénario annoncé risque de favoriser les marins les plus expérimentés mais aussi les plus à l’aise techniquement car le bord retour entre le way-point et l’arrivée, bien qu’un peu tout droit, promet d’être assez sportif mais aussi humide surtout que la pluie semble bien décidée à s’inviter à la fête. « Samedi, pour nous accueillir, il va falloir que vous veniez avec vos parapluies ! », a confirmé Alexis Loison dont l’arrivée à Port Olona, comme celle des autres, est estimée ce 4 mai, entre 11h30 et 13h30 selon les derniers routages.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...