Quel match intense ! Partis de Concarneau samedi 18 mai dernier, les 29 concurrents du Trophée Banque Populaire Grand Ouest ont parcouru 800 milles entre les îles de Normandie et de Charente-Maritime dans des conditions très compliquées : du courant, du vent parfois très faible et perturbé, des orages… Mal partis, avec 22 milles de retard sur le premier tronçon de la course, les skippers Macif sont parvenus à remonter la flotte grâce à de bons coups tactiques et une détermination sans faille. Une « remontada » exemplaire qui leur permet de terminer dans le Top 10 !
Le courant fut clairement le juge de paix de cette 2e édition du Trophée BPGO. Avec des points de passage diaboliques notamment à la pointe Bretagne et le long des côtes de la Manche, il fallait être inspiré dès le départ samedi dernier. Loïs Berrehar et Charlotte Yven, pourtant fins connaisseurs des pièges à marée, ont connu une entame difficile : 14e mardi 21 mai au matin à la pointe de Penmarc’h avec plus de 22 milles de retard ! « Ce fut très compliqué de revenir, il y avait toujours plus de vent devant et nous derrière, on peinait à les rattraper. Les marées font un manège et nous ne prenions pas le manège dans le bon sens. Le courant était à la fois notre ennemi et notre allié » raconte Charlotte Yven.
Une deuxième partie de course dans le bon tempo
Passés ces premiers 300 milles, rudes pour les nerfs, le duo Skipper Macif n’a eu de cesse de remonter la flotte. 12e à l’approche de l’île d’Yeu, le 21 mai au soir, Loïs et Charlotte sortent le grand jeu : trajectoire parfaite, vitesse optimale, manœuvres fluides et jolis coups tactiques.
« La deuxième partie de course fut vraiment très intéressante, avec des bons petits coups stratégiques. Nous sommes revenus très proches des premiers, nous avons doublé pas mal de bateaux et rattrapé beaucoup de distance, et nous voilà en 9e position… » sourit Loïs Berrehar, une fois arrivé au ponton.
Arrivé tôt ce matin, à 7h 47’ 14s très exactement, le binôme sur Skipper Macif confie avoir manqué de temps pour poursuivre sa remontée de la flotte ! Il arrive 9e, 17 minutes derrière le 8e et 45 mn derrière le premier, et aura parcouru 800 milles en 4 jours et 18 heures. Un exercice que Loïs et Charlotte ont apprécié, eux qui se sentent si bien en mer et en compétition…
Retour au solitaire, pour la prochaine course que sera Le Havre – AllMer Cup, qui aura lieu du 31 mai au 8 juin !
Les mots des skippers Macif à l’arrivée :
Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022) : « Nous nous sommes bien relayés, même si on avait l’impression de ne pas être à notre niveau habituel. La vie à bord était bien rythmée, bien organisée, nous étions parfaitement en phase tous les deux, c’était hyper agréable. Cela aide à faire passer une course par forcément très bonne au classement, mais nous sommes heureux quand même. C’est finalement la première fois que nous ne sommes pas aux avant-postes avec Charlotte. Mais la phrase à retenir c’est « Tant que la ligne n’est pas franchie en Figaro, rien n’est fini ! ». Physiquement, il n’y a pas eu beaucoup de brise, donc nous ne ressentons pas de grande fatigue, ce sont plutôt des nœuds au cerveau que nous nous sommes faits. Ça chauffait sous la casquette ! »
Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) : « Ce fut une véritable épopée entre le départ et la première partie de course ! Nous n’avons pas pris un super départ, de ce fait, il a fallu sortir des dévents des autres bateaux. Cela ne nous a pas aidé à partir sur les chapeaux de roue. A Ouessant, nous sommes revenus dans le paquet de 10, nous étions contents et là le drame ! Nous avons joué un petit décalage par rapport à la flotte pour se rapprocher de la route directe. La flotte s’est globalement arrêtée et ceux au nord sont partis en premier. C’est finalement le courant qui nous a dicté notre stratégie. Ce fut un super parcours, vraiment sympa ! »