
Ce jeudi, alors qu’ils s’apprêtent à entamer leur septième jour de mer, les 63 solitaires toujours en course dans la première étape de la Les Sables - Les Açores - Les Sables négocient actuellement leur atterrissage sur l’archipel portugais et force est de constater que tous n’ont pas le même plan d’action. Certains ont en effet choisi de passer par le nord, faisant le pari d’une route plus courte, au près, tandis que d’autres ont entrepris de passer par le sud misant alors sur une fin de course rapide, au reaching. Une option qui pourrait s’avérer payante chez les leaders en Proto mais qui pourrait en revanche se montrer nettement moins favorable pour les suivants.
Alors qu’ils ont franchement ralenti la cadence, ce jeudi matin, après 48 heures rapides, les leaders de la flotte de la Les Sables - Les Açores - Les Sables abordent à présent les îles les plus orientales de l’archipel portugais, Santa Maria pour les uns et Sao Miguel pour les autres. « Le groupe de tête s’est séparé en deux, avec d’un côté les partisans d’une option nord et de l’autre ceux d’une option sud. Les premiers semblent partis pour passer au sud de toutes les îles. Ils vont perdre du terrain dans un premier temps mais terminer très vite à la fin, au reaching. Au nord, ils vont reprendre du vent plus vite mais terminer au près et subir, par ailleurs, les dévents des îles », détaille Christian Dumard, le consultant météo de la course, précisant toutefois que cette analyse vaut pour les leaders en Proto mais pas pour les suivants. Et pour cause, alors que le petit groupe composé de Romain Van Enis (969 - Be Sailing), Marie Gendron (1050 - Léa Nature), Alexandre Demange (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2), Robinson Pozzoli (1026 - Uoum) et Félix Oberlé (1019 - Big Bounce) devrait terminer l’étape avec un flux de secteur sud-ouest, tous ceux qui boucleront la course après samedi matin finiront pour leur part avec un vent nord-ouest, voire de nord-est, ce qui fait dire au spécialiste que pour eux, l’option nord sera clairement celle à privilégier. Concrètement, cela signifie que Quentin Mocudet (986 - Ascodal / Saveurs & Délices), Paul Cousin (981 - AFP Groupe Biocombustibles) et Joshua Schopfer (1028 - Mingulay) sont loin d’être assurés de récolter les fruits de leur décalage au sud puisqu’ils vont terminer au près quand le reste du peloton se retrouvera au portant, sur une trajectoire plus directe qui plus est.
Du vent mais des dévents
Dans ce contexte, il va sans dire que le boulevard vers la victoire chez les bateaux de Série pour Antonin Chapot (1043 - Bip Bip) n’a jamais été aussi grand. Déjà vainqueur cette saison de la Roma Barcelona Solo puis de la Roma Per Duo avec Aglaé Ribon, l’ingénieur est parvenu à porter son avance à plus de 120 milles sur son plus proche poursuivant, Thomas Biasse (880 - Une Spondy en Mini). Une avance de près d’une quinzaine d’heures d’autant plus considérable que le vent devrait finalement se maintenir jusqu’au bout, contrairement à ce qu’indiquaient les modèles d’hier. « Sur la toute fin, alors que l’on pouvait redouter de la pétole il y a encore 24 heures et donc une part d'aléatoire, le vent devrait finalement souffler de manière constante entre 15 et 18 noeuds », confirme Christian Dumard, rappelant néanmoins que les dévents des îles restent susceptibles de semer un peu la zizanie à l’approche de la ligne. Et pour cause, certains sommets des Açores, comme le célèbre Pico, culminent à plus de 2 350 mètres. Le premier à s’en méfier sera assurément Romain Van Enis (969 - Be Sailing). Pour l’heure, l’actuel leader en Proto compte un bonus confortable de 22 milles sur sa plus proche rivale. Cela sera-t-il suffisant pour lui permettre de remporter ce premier round à Horta ? La réponse est, à date, toujours attendue dans la nuit de demain à samedi.
A retenir par ailleurs : Marin Le Nours (739 - Adelaïde), qui avait fait escale à Baiona (Espagne), est parvenu à réparer son bout-dehors. Il a repris sa course ce jeudi peu après 11h30. De son côté, Mark O’Connor (946 - Mini Skippy) a rejoint le port de Leixoes (Portugal) après avoir constaté que son étrave était délaminée. Il réfléchit actuellement à la suite à donner à son étape.