Les Sables Les Açores Les Sables : Le match retour est lancé !

Par Figaronautisme.com

Nautisme Article
© Vincent Olivaud I SAS 2024

Comme prévu, ce dimanche 4 août à 16 heures (heure de Paris), les concurrents de la Les Sables - Les Açores - Les Sables ont pris le départ de la deuxième manche de l’épreuve avec, devant leurs étraves, 1 270 milles à parcourir et presque autant de pièges à déjouer. De fait, ce qui les attend s’annonce relativement complexe et les premières difficultés ne vont d’ailleurs pas se faire attendre. Dès la nuit prochaine, le vent va forcir à mesure qu’ils vont gagner vers le Nord avec le passage d’un premier front. De quoi les (re)mettre illico presto dans le match après une jolie parenthèse à Horta !


« On était contents d’arriver et aujourd’hui on est contents de repartir. Cette deuxième étape promet d’être sympa. On ne va clairement pas s’ennuyer. D’emblée, il va se passer des choses. Ça va nous remettre dans le bain rapidement. Il va falloir se concentrer dès les premiers milles ! », a annoncé Alexandre Demange (1048 - DMG MORI Sailing Academy 2). « L’escale a été top, mais à présent, on a hâte de repartir. Le jeu s’annonce hyper ouvert avec une météo à la fois complexe et intéressante, susceptible de créer des écarts très conséquents », a confirmé Antonin Chapot (1043 - Bip Bip), actuel leader au classement général des bateaux de Série avec une avance conséquente de plus de 13 heures 40 sur son plus proche poursuivant. « Je préfère oublier la première étape et considérer que celle qui s’ouvre est en réalité une course différente. Je pars dans le même état d’esprit qu’au départ des Sables d’Olonne il y a deux semaines. Mon objectif est ainsi de faire de mon mieux et de viser le Top 5 », a déclaré le skipper qui préfère garder la tête froide et surtout ne pas se mettre trop de pression sur les épaules. Même tactique pour ce qui concerne Romain Van Enis (969 - Be Sailing), en tête chez les Proto avec 3h32 de marge sur son dauphin. « Evidemment que mes objectifs ont un peu évolué après la manche aller mais je vais tâcher de ne pas trop y penser car je me connais, autrement je vais faire des boulettes. Je n’ai absolument pas prévu de faire du contrôle mais de faire ma propre stratégie et de profiter au maximum de ma course. On fera les comptes à la fin. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne faut pas trop s’avancer à faire des pronostics. Je pense qu’il va y avoir pas mal de rebondissements ! », a prédit le navigateur belge.

De la belle glisse au programme
De fait, le scénario annoncé de ce deuxième acte semble réserver quelques surprises et ce, dès les premiers milles, car s’ils ont quitté Horta propulsés par un flux de secteur sud-ouest soufflant à une quinzaine de noeuds, les solitaires vont voir le vent se renforcer graduellement dans les heures qui viennent pour atteindre 20-25 noeuds en fin de nuit, avec le passage d’un front. A l’arrière de celui-ci, le changement de rythme devrait toutefois être assez radical avec un flux de nord peinant à dépasser les dix noeuds. A la clé : au moins une trentaine d’heures au ralenti au près bon plein pour les marins, avant le passage d’une dorsale dans la soirée de mardi. « Cette dernière pourrait littéralement les scotcher avant l’établissement d’un vent oscillant entre le sud-ouest et le nord-ouest selon les moments », précise Christian Dumard, le consultant météo de la course. « Il va être important de réussir à bien se reposer au début car une crête barométrique, ça ne se négocie pas n'importe comment. Le moment venu, il faudra avoir les idées claires pour bien comprendre ce qui se passe », a souligné Romain Van Enis dont l’un des enjeux, sur cette étape 2, au-delà de la victoire d’épreuve, est de remporter le titre de champion de France de Course au Large 2024 Mini 6.50. « C’est une belle étape en perspective mais une étape très technique. On peut s’attendre à de gros écarts à l’arrivée. Il faudra être attentif à la météo et aux infos reçues via la BLU puis construire soigneusement sa stratégie en ayant conscience que l’élastique risque de se détendre assez rapidement », a affirmé Blaise Ribon (1040 - Corto), 3e au classement provisoire des Série.

Engager et savoir prendre des risques
Un avis partagé par Cédric Marc (1025 - Casper), qui le devance de près de trois heures au général après le premier round. « Le plus important sera de sortir des îles en étant dans le bon wagon parce qu’ensuite, ça risque de partir par devant », a en effet analysé le skipper qui se réjouit, comme les autres, du programme à venir. Un programme qui devrait leur garantir de belles cavalcades au portant dans des conditions soutenues et même toniques sur la fin du parcours, tant et si bien que le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Mini 6.50 (322,70 milles) réalisé à l’aller par Caroline Boule (1067 - Nicomatic) pourrait possiblement être de nouveau amélioré, notamment par les foilers qui vont profiter d’angles très favorables. « Ça promet d’être assez engagé et ça devrait être globalement rapide (moins de huit jours pour les premiers selon les derniers routages, ndlr). Il va falloir avoir la niaque et ne jamais rien lâcher. On va se retrouver coincés avec du vent fort au nord et du vent faible. Le jeu sera de se faufiler au milieu au mieux. Il va y avoir beaucoup de tactique. Lors de la dernière édition, il y a deux ans, certains, à l’image de Jacques Delcroix, avaient montré qu’en prenant certains risques, ils avaient été capables d’avoir des résultats. Ce sera à méditer sur l’eau ! », a conclu Robinson Pozzoli (1026 - Uoum).

A noter : Marin Le Nours (739 - Adelaïde), qui avait fait escale à Baiona (Espagne) à la suite de la casse son bout-dehors et de problèmes d’énergie, a bouclé les 1 270 milles de la première étape ce dimanche à la mi-journée. S’il est arrivé hors-temps en raison notamment d’une météo erratique sur les Açores ces derniers jours, le marin s’apprête à repartir pour l’étape 2 dès ce soir. S’il a bénéficié de toute la solidarité de ses concurrents, qui lui ont à la fois préparé son avitaillement et partagé leurs routages, le navigateur aura donc simplement pris le temps de prendre une douche et de remettre son bateau en ordre de marche avant de reprendre le large, faisant ainsi preuve d’une grande détermination et beaucoup de courage !

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...