Vendée Globe : Yannick Bestaven et Maître CoQ V dans le groupe de tête

Par Figaronautisme.com

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© WanaiiFilms

L’écho du vacarme des presque 500 000 spectateurs réunis dimanche dernier le long du célèbre chenal des Sables d’Olonne s’éloigne au fil des jours, remplacé par celui de l’océan Atlantique, de ses vagues, de sa mer démontée, de ses grains et de ses vents musclés. Après les premières heures très calmes juste après le départ, les conditions se sont rapidement renforcées dans le Golfe de Gascogne avec notamment un passage du cap Finisterre, à la pointe ouest de l’Espagne, particulièrement intense. « Le départ a été très dur avec peu de vent, confie Yannick Bestaven. Nous étions collés sur la ligne. Mais ça a vite changé. Nous avons eu une nuit agitée au cap Finisterre avec une mer croisée et des rafales de vent jusqu’à 48 noeuds (près de 90km/h). C’était un peu le shaker à bord. En début de course, ce n’est pas évident et surtout, il faut faire attention à ne pas casser le matériel et ne pas se blesser. Mais ça s’est bien passé malgré quelques figures de style. Le bateau se comporte bien. »

La nuit de mercredi à jeudi fût encore agitée. « Le grand Gennaker* était hissé, raconte le skipper. J’étais sur le point de m’endormir quand des grains sont arrivés, le vent est monté d’un coup à 28 noeuds (plus de 50 km/h). Il a fallu très vite réagir pour réduire la voilure avec forcément une belle montée d’adrénaline. Mais ça s’est bien terminé. »

Autre enjeu pour Yannick, se mettre dans le rythme d’une course au long cours. « Il faut garder le rythme sans s’user car le Vendée est une course d’usure comme on l’a vu il y a quatre ans, rappelle-t-il. Les premières nuits ont été difficiles. J’ai essayé de faire des micro-siestes mais avec les sifflements, les bruits et les chocs ce n’était pas évident. Depuis, ça s’est calmé. J’ai pu dormir quatre fois une heure. Je peux aussi faire de vrais repas chauds depuis mercredi. Il fait maintenant 20°, ça glisse bien, le ciel est bleu. On va vers du vent qui mollit. Je vais en profiter pour essayer de faire le plus possible de tranches de sommeil d’une heure pour bien me reposer et rester lucide pour faire les bons choix. »

Après ces premiers jours en mer, Maître CoQ V et Yannick Bestaven figurent toujours dans le top 10 au coeur d’un peloton où les dix premiers se tiennent en moins de 60 milles nautiques (111 km), au pointage de 11 heures ce vendredi.

« C’est très serré mais la route est longue. Je suis content car je suis toujours dans le groupe de tête. J’ai même deux bateaux sous mon vent. Ce n’était pas facile car on a eu des conditions musclées notamment le long des côtes portugaises. Je suis bien dans la compétition. Il ne faut pas perdre trop de distance sur les premiers pour ne pas les laisser s’échapper en fonction des conditions météos. Il faut rester au contact. Tout le monde dit qu’on part pour un marathon et qu’on ne va pas être au même rythme que pour une transatlantique par exemple, mais j’ai pourtant l’impression qu’on est à fond depuis trois ou quatre jours. Il n’y pas eu de repos les trois premiers jours, c’était difficile de se nourrir car il y avait de la mer et du vent fort. Mais je commence à entrer dans le rythme. Maintenant, c’est place à la stratégie pour aller à l’Equateur. Ce n’est pas simple parce qu’il n’y a pas beaucoup de vent devant. Ça risque de faire l’accordéon et de se regrouper. Mais cette stratégie au long cours pour faire ce Vendée Globe est très intéressante. On commence vraiment à aborder tout ça en fonction de nos interprétations des fichiers météos et de nos positions. On essaie de jouer avec les anticyclones et les dépressions pour se placer au mieux par rapport aux systèmes. Pour l’instant, on tricote un peu tous ensemble. Mais avec les passages d’arrêt de vent qui risquent d’arriver, des options plus ou moins à l’ouest peuvent se dessiner. Je vais bien regarder mes fichiers météos, je vais aussi regarder les copains pour ne pas partir seul dans mon coin pour l’instant. Mais c’est certain qu’il y aura des options à prendre en fonction de nos positions. »

*Voile d'avant intermédiaire entre le génois et le spinnaker

DIRECTION LE CAP VERT PUIS L'ÉQUATEUR

Une fois les Canaries franchies, la flotte a désormais pris la direction du Cap Vert, dont le passage est prévu autour du 19 novembre. Si les premiers jours de course ont été assez intenses, les conditions devraient progressivement être plus clémentes, avec des changements de voiles limités. Le vent devrait mollir dans les prochaines heures, ralentissant la flotte par l'avant et resserrant ainsi les écarts entre les IMOCA. Le passage du mythique pot au noir est quant à lui prévu pour la fin de semaine prochaine.

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Vendée Globe et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...