Le sable, une ressource essentielle qui nous file entre les doigts

Par Figaronautisme.com / AFP

Nautisme Article

L'extraction de sable est une activité méconnue mais essentielle pour l'activité humaine avec des enjeux économiques et environnementaux primordiaux. Cinq choses à savoir sur cette ressource abondante mais limitée au regard d'une utilisation en forte croissance:

Extraction triplée en 20 ans
Le sable est, en volume, la ressource naturelle la plus exploitée au monde, après l'eau: chaque année environ 50 milliards de tonnes de sable, de gravier et de roche concassée sont extraites ou produites, selon le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE). "C'est l'équivalent de la construction, chaque année, d'un mur de 27 mètres de haut et de large tout au long de la ligne de l'équateur", selon le responsable données du PNUE à Genève, Pascal Peduzzi. L'utilisation du sable a triplé en l'espace de 20 ans en raison de l'urbanisation, de la hausse de la population, de la croissance économique et du changement climatique, liste le PNUE dans son rapport "Sable et durabilité: 10 recommandations stratégiques pour éviter une crise".

A quoi sert le sable ?
Sable et gravier sont la matière première de base pour fabriquer le béton: il y a plus d'une tonne de sable et de gravier dans un mètre cube de béton. Il faut compter 100 à 300 tonnes de sable et gravier pour fabriquer une maison et 30.000 tonnes pour réaliser un kilomètre d'autoroute car c'est aussi l'élément clé pour réaliser l'enrobé des routes.
Il sert également à filtrer l'eau dans les stations d'épuration ou encore pour les opérations de poldérisation qui consistent à gagner des terres sur la mer. C'est enfin un matériau primordial pour l'industrie: le verre est constitué à 70% de sable. Il est également utilisé pour fabriquer des produits cosmétiques, des détergents et c'est l'élément de base du silicone.
Plus de la moitié du sable utilisé dans le monde va au secteur de la construction. En raison de leurs propriétés physico-chimiques, les grains de sable des déserts, trop lisses et trop ronds, sont impropres pour le BTP. Ainsi l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis ont dû importer du sable d'Australie pour réaliser des grands projets d'infrastructure comme ceux de Dubaï.

La majorité du sable utilisé provient de carrières terrestres, de lits de rivières ou fleuves, de l'exploitation côtière sur les plages ou encore de l'extraction en mer à l'aide de navires spécialisés dit "sabliers".

Chine et Inde, les deux géants du sable
Chine et Inde sont les deux premiers producteurs mondiaux de sable: sur une production mondiale annuelle de sable (au sens strict, sans inclure graviers et pierres broyées) d'environ 12 milliards de tonnes, la Chine extrait environ 7 milliards de tonnes par an et l'Inde un peu moins d'un milliard de tonnes. Le numéro trois mondial, les Etats-Unis, affiche une production inférieure à 300 millions de tonnes (chiffres 2018 tirés du travail universitaire belge "Mapping Global Sand"). En Europe, les principaux pays producteurs de sable et gravier sont la Russie, la Hongrie, l'Allemagne, la Pologne et la France (114 millions de tonnes), d'après les chiffres 2022 de l'association européenne du secteur Aggregates Europe - UEPG.

Ressource abondante mais limitée
Le sable a beau sembler être une ressource abondante, ses quantités exploitables sont limitées face à une demande mondiale en forte croissance. Il faut plusieurs milliers voire millions d'années pour produire le sable des plages, or aujourd'hui le niveau d'extraction dépasse le taux de formation et de remplacement naturel du sable. En certains endroits de la planète, l'extraction effrénée de sable a déjà produit des désastres environnementaux comme dans le delta du Mékong où son exploitation sauvage a provoqué l'érosion accélérée des berges. C'est aussi le cas sur les côtes marocaines où les prélèvements illégaux de sable par des trafiquants ont transformé des plages en paysages rocheux.
Le PNUE préconise des réglementations plus efficaces pour préserver cette "ressource cruciale" ainsi que la mise en place d'alternatives comme la transformation des résidus des mines en gravier et sable.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…