
Dans un milieu maritime longtemps dominé par les hommes, les femmes ont su trouver leur place, apportant leur expertise et leur dévouement aussi bien à bord des canots qu’en surveillance sur les plages. Au sein de la SNSM, elles exercent des responsabilités variées : patronnes d’embarcation, cheffes de poste, canotières, formatrices, nageuses sauveteuses, présidentes ou encore trésorières de station. Actrices essentielles des opérations de sauvetage, elles participent pleinement à la mission de l’association.Si la Journée internationale des droits des femmes est une occasion de les mettre à l’honneur, leur engagement mérite d’être reconnu tout au long de l’année.
Elles font la SNSMElles sont étudiantes, infirmières, comptables, médecins, retraitées, enseignantes, restauratrices, militaires, fleuristes, ingénieures ou navigatrices. Issues de milieux professionnels divers, elles partagent un même engagement : bénévoles au service des autres, elles se tiennent prêtes, toute l’année, à intervenir en mer et sur les plages pour secourir ceux qui en ont besoin.Dans les stations comme dans les centres de formation et d’intervention (CFI), les femmes ont accès à tous les niveaux de responsabilité que propose l’association.
Une présence croissante sur les plagesLes femmes sont de plus en plus nombreuses parmi les nageurs sauveteurs chargés de la surveillance des baignades durant la saison estivale. Elles représentent aujourd’hui 30 % des effectifs, contre 19 % chez les pompiers civils. Une progression notable qui traduit une avancée vers une mixité accrue.Si, par le passé, le sauvetage était perçu comme un domaine essentiellement masculin, les mentalités évoluent. « Voir d’autres femmes s’engager encourage à franchir le pas », confie Camille Bernard, bénévole au CFI d’Ille-et-Vilaine. Cette dynamique s’observe également dans l’accès aux postes de responsabilité : en quelques années, la proportion de cheffes de poste a atteint 21 %, tandis que celle des cheffes de secteur s’élève désormais à 6 %.Un mouvement qui s’impose naturellement, porté par la compétence et la détermination des bénévoles. « Chaque nomination d’une femme à un poste dirigeant envoie un signal positif », souligne Anaïs Mevel, directrice adjointe du CFI de l’Indre à Châteauroux.Un nombre croissant de femmes à bord des canots de sauvetageLongtemps absentes des canots de sauvetage, les femmes sont aujourd’hui de plus en plus nombreuses à embarquer. Traditionnellement, elles n’étaient pas admises sur les bateaux de pêche ni dans les sous-marins, et cette exclusion s’est longtemps reflétée dans le sauvetage en mer. Annette Pruvot, responsable de la station de Trégastel-Île Grande en 2016, se souvenait que « le plus difficile pour une femme n’est pas de devenir présidente de station, mais d’être acceptée à bord comme canotière ». Si l’accueil de ses coéquipiers a été bienveillant, il a fallu du temps avant que certains lui laissent gérer les nœuds à sa manière.Aujourd’hui, bien qu’elles restent minoritaires, leur présence se renforce. Certaines choisissent même d’embarquer aux côtés de leurs conjoints, et les couples de sauveteurs ne sont pas rares. Ce changement illustre une évolution plus large des équipages, où la diversité des parcours professionnels remplace progressivement la prédominance des marins de métier.
La féminisation de la SNSM en chiffres (2025)• 2 380 femmes bénévoles, soit près de 25 % des effectifs de la SNSM• 133 femmes en postes à responsabilité, dont 14 présidentes de station et 2 directrices de centre de formation• 1 102 bénévoles affectées aux centres de formation (sauvetage littoral), représentant 32 % des effectifs• 1 295 femmes engagées en station (sauvetage au large), soit 21 % des effectifs• 756 femmes occupant une fonction opérationnelle à bord des navires
Des équipements mieux adaptés aux sauveteusesFemmes et hommes suivent les mêmes formations et entraînements au sein de la SNSM. Cependant, l’équipement doit être adapté aux besoins spécifiques de chacun. Avec l’augmentation du nombre de sauveteuses, l’association a élargi son offre de tenues : bottes de mer dès la pointure 37, vêtements disponibles à partir du XS, gants ajustés, casques réglables avec pads gonflables… En 2023, de nouveaux pantalons et shorts conçus pour mieux correspondre aux morphologies féminines ont été distribués, garantissant un confort et une efficacité optimaux sur le terrain.