La banquise au plus bas dans un monde qui connaît toujours une chaleur hors norme

Par Figaronautisme.com / AFP

Une banquise mondiale au plus bas, des températures mondiales toujours au plus haut: après 2024 et sa litanie de records et catastrophes climatiques, l'hiver 2025 illustre encore le réchauffement de la planète en poursuivant plus de deux ans d'observations de chaleurs à des niveaux historiques. En février, la surface cumulée de la banquise autour des deux pôles, mesurée précisément depuis plus de quatre décennies par satellites, a atteint un nouveau minimum historique. Et les trois mois correspondant à l'hiver de l'hémisphère nord (décembre-février) ont été presque aussi chauds que le record de l'an dernier, selon le bulletin mensuel publié jeudi par l'observatoire européen Copernicus. "Février 2025 s'inscrit dans la lignée des températures records ou quasi records observées au cours des deux dernières années" sous l'effet du réchauffement climatique, souligne dans un communiqué Samantha Burgess, du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF).

Fonte record de l'Arctique
"L'une des conséquences d'un monde plus chaud est la fonte de la glace de mer" conduisant "l'étendue mondiale de la banquise à un minimum historique", ajoute-t-elle.
La banquise, glace formée par le gel de l'eau de mer, fond naturellement l'été (en Antarctique en ce moment) et se reforme l'hiver (Arctique), mais en des proportions désormais déclinantes. Sa fonte ne fait pas directement monter le niveau des océans, contrairement à la fonte de la glace qui se situe sur des terres (calottes glaciaires, glaciers). Mais elle peut accélérer le réchauffement climatique car elle découvre l'océan qui, plus foncé que la glace, réfléchit moins d'énergie solaire et absorbe plus d'énergie. Le 7 février, "un plus bas record a été atteint concernant la surface de banquise cumulée" autour de l'Arctique et l'Antarctique, indique Copernicus.
Cette fonte des glaces est particulièrement marquée dans l'Arctique. Près du pôle Nord, la température moyenne a atteint en février 11°C au-dessus des normales de 1991-2020. La banquise de l'Antarctique, sans battre le record absolu, est néanmoins 26% moins étendue que sa moyenne saisonnière au coeur de l'été austral.
Son minimum annuel a été atteint le 1er mars et égalise ceux enregistrés en 2022 et 2024, soit les deuxièmes plus bas jamais enregistrés en 47 années de surveillance, a indiqué jeudi le National Snow and Ice Data Center (NSIDC), un observatoire américain de référence. La planète entame une troisième année d'affilée avec des températures historiquement élevées, après que 2024 est devenue l'année la plus chaude jamais mesurée, battant le record de 2023. Les climatologues s'attendaient à ce que les températures mondiales exceptionnelles depuis deux ans s'atténuent après la fin du cycle du phénomène El Nino, synonyme de réchauffement supplémentaire, qui a atteint son apogée en janvier 2024.

Contrastes régionaux
Mais le thermomètre continue de battre ou de frôler les records. Et cela ne devrait pas s'arranger: l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a averti jeudi que le phénomène La Nina, successeur d'El Nino associé à des températures mondiales plus basses, devrait être de "courte durée", après avoir déjà averti en décembre que La Nina serait insuffisante pour compenser les effets du réchauffement climatique. Même si février 2025 n'est que le troisième mois de février le plus chaud des annales, il reste toutefois hors normes, plus chaud de 1,5°C par rapport au niveau préindustriel, souligne Copernicus. Ce niveau figure dans l'accord de Paris signé par la quasi-totalité des pays du monde. Selon l'ONU, le monde est en route pour franchir durablement ce seuil au début des années 2030. Voire avant la fin de cette décennie, selon des études récentes.
Février a été marqué notamment par d'importants incendies en Argentine et plusieurs cyclones dans le sud-est de l'Afrique et le Pacifique Sud. Les moyennes mondiales, élevées, cachent de forts contrastes. Une grande partie de l'Arctique, les Alpes et l'Himalaya, ainsi que la Scandinavie, le nord du Chili et de l'Argentine, le Mexique, l'Inde ou la Floride ont connu des températures très chaudes pour un mois de février.
En revanche, une vague glaciale a été observée dans l'ouest des Etats-Unis, et il a également fait froid en Turquie, Europe de l'Est et au Moyen-Orient, ainsi que dans une vaste part de l'Asie orientale.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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