
La pêche aux oursins en Corse, déjà réduite à deux mois du fait de "la raréfaction de la ressource", ferme finalement dès samedi pour les pêcheurs professionnels, les quotas régionaux étant atteints, indique vendredi la préfecture. L'interdiction est donc effective plus de trois semaines avant l'échéance prévue du 15 avril.Seule la pêche de plaisance des oursins reste ouverte jusqu'à cette date dans la limite de deux douzaines d'oursins par personne et par jour et de sept douzaines au-delà de trois personnes, précise la préfecture dans un communiqué. La pêche professionnelle des oursins en Corse est en effet soumise à "un quota fixé par les professionnels de la pêche dans une logique de préservation de la ressource". Ce quota, "fixé chaque année par une délibération du comité régional des pêches" et soumis à un suivi du volume de pêche professionnelle par les services de l'Etat, a été atteint, indique la préfecture. "La pêche de cette espèce et sa commercialisation sont donc interdites à compter du samedi 22 mars et jusqu'à l'ouverte de la prochaine saison". Jusqu'en 2023, la pêche aux oursins en Corse était ouverte pendant quatre mois, du 15 décembre au 15 avril, une période ramenée à deux mois en 2024 et 2025, du 15 février au 15 avril.Les quotas de pêche pour les particuliers avaient, eux aussi, été revus à la baisse de moitié, passant de quatre à deux douzaines par personne.Les autorités françaises se basent sur les nombreuses études scientifiques qui alertent sur "un risque de disparition de l'oursin comestible". Cette baisse de la ressource s'observe sur toute la Méditerranée française depuis 2017. Reste à voir si ces mesures porteront leurs fruits, sachant que beaucoup d'options étaient sur la table pour préserver l'espèce: moratoire de plusieurs années, quotas, raccourcissement du calendrier ou mise en jachère de zones précises.Dans le parc naturel marin du Cap Corse, "quatre zones de jachère" ont d'ores et déjà été mises en place depuis novembre 2022, pour trois ans. La plateforme scientifique Stella Mare, à Biguglia (Haute-Corse), est parvenue à maîtriser la reproduction des oursins en laboratoire et travaille sur des relâchers d'oursins pour repeupler des zones particulièrement touchées par la raréfaction de ces "châtaignes de mer".