Les navires circulant en mer Méditerranée devront désormais fortement réduire le soufre qu'ils émettent, afin d'améliorer la qualité de l'air, préserver l'environnement et protéger la santé humaine, avec l'entrée en vigueur jeudi de nouvelles règles.
Cette mesure soutenue par l'intégralité des pays riverains de cette mer avait été adoptée en 2022 par l'Organisation maritime internationale (OMI), une agence de l'ONU.
Pour réduire le soufre, le fioul lourd des navires devra être remplacé par des carburants conformes, "plus proche de ce qui existe dans le marché routier" ou des "mélanges avec des biocarburants", des alternatives généralement plus chères, explique Camille Bourgeon, administrateur maritime à l'OMI.
La teneur en soufre du carburant des navires opérant dans cette zone est désormais limitée à 0,1% contre 0,5% dans le reste du monde - seuls les navires d'États, comme les bâtiments militaires, en sont exemptés.
La diminution des émissions d'oxydes de souffre (SOx) provenant du transport maritime "améliore la santé humaine en réduisant les taux de cancer du poumon, de maladies cardiovasculaires, d'accidents vasculaires cérébraux et d'asthme infantile", affirme l'OMI dans un communiqué.
Grâce à cette nouvelle zone de contrôle des émissions "chaque année, plus de 1.000 décès prématurés et plus de 2.000 cas d'asthme infantile seraient évités", selon un document produit en 2022 par l'OMI.
Et "ces normes internationales sont véritablement appliquées, ce ne sont pas simplement des normes de papier", assure M. Bourgeon.
La responsabilité du respect de la norme incombe à l'administration du pavillon, mais des contrôles sont aussi effectués par les États côtiers dans les ports.
C'est la cinquième zone de contrôle des émissions dans le monde, mais elle est particulièrement importante car "plus de 17% des croisières mondiales et 24% de la flotte mondiale naviguent en Méditerranée", souligne l'OMI.
La décision intervient dans un contexte de renforcement progressif des normes internationales sur la pollution maritime: depuis janvier 2020, la limite mondiale sur la teneur en soufre du carburant a déjà été abaissée de 3,5% à 0,5%, permettant une réduction estimée de 70 % des émissions totales de SOx du secteur.