
Antibes s’apprête à écrire une nouvelle page de l’histoire de la course au large. Du 29 avril au 10 mai 2026, la cité millénaire accueillera l’Odyssée ULTIM, une course spectaculaire réunissant les plus grands trimarans de la planète pour un périple hors norme entre la France et la Grèce. Une première en Méditerranée pour ces géants de 32 mètres capables de voler à plus de 40 noeuds.
C’est au Palais des Congrès Antipolis, devant plus de 300 personnes, que l’événement a été officiellement présenté mardi. Sur scène, skippers, organisateurs et élus ont souligné l’ambition de cette épreuve unique : allier technologie de pointe, patrimoine et aventure humaine. Patrick Gilliot, co-fondateur de CapMed et organisateur de la course, en a rappelé le sens : « L’idée d’un tour de Méditerranée, allant d’Antibes, ancien comptoir grec, jusqu’à Olympie, s’est imposée comme une évidence. Naviguer sur les traces d’Ulysse donnait du sens et inscrivait la course dans l’histoire. »
Un sprint en Méditerranée
Prévue sur cinq jours et plus de 2 000 milles nautiques, la course reliera Antibes à Olympie, ville jumelée avec la cité azuréenne, avant un retour via un parcours dicté par la météo. « On peut avoir du vent très fort ou des moments de calme », rappelle Francis Le Goff, directeur de course. « Notre seule contrainte, c’est d’atteindre Olympie, ce qui en fait l’ADN de la course ». Malte, les Baléares... plusieurs options sont à l’étude selon les conditions.
Pour Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire XI), l’occasion est belle de revenir dans une ville chargée de souvenirs : « Les runs au large des remparts, c’était somptueux, on a hâte d’y retourner ! » Même enthousiasme chez Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild) : « Je prends toujours beaucoup de plaisir à naviguer en Méditerranée. Tout est compliqué, différent, il faut s’adapter en matière de navigation, être opportuniste, mais ça rend les choses passionnantes ! »

Un terrain de jeu exigeant, une course en équipage
La Méditerranée n’est pas qu’un décor de carte postale. Ses vents capricieux et ses pièges météorologiques exigent une lecture fine du plan d’eau. Trop incertaine pour une course en solitaire, l’épreuve se courra en équipage. Thomas Coville (Sodebo) y voit un écho direct à l’esprit de l’Odyssée : « Moi, j’ai adoré lire les aventures d’Ulysse. Ce voyage m’a fait rêver et j’espère qu’on arrivera à vous faire rêver à travers nos bateaux et notre course ».
Anthony Marchand (Actual) le dit sans détour : « La Méditerranée est belle, instable et capricieuse, c’est ce qu’on vient chercher ici ». Pour Tom Laperche (SVR Lazartigue), plus jeune skipper de la classe, cette course est aussi l’occasion de raviver une histoire personnelle : « Nous sommes ravis que l’Odyssée ULTIM émerge et nous permette de revenir ici. On a très envie de se créer de nouveaux souvenirs en Méditerranée ».
Un événement grand public au coeur de la ville
Au-delà de la compétition, l’Odyssée ULTIM s’annonce comme une fête populaire. Durant douze jours, un village événementiel prendra place aux portes du centre historique, avec concerts, ateliers pédagogiques, animations et rencontres entre le public et les marins. Un rendez-vous porté par une forte volonté politique et territoriale. « La région a un budget 100 % développement durable en matière de sport et d’événements. On ne pouvait pas ne pas soutenir cet événement », affirme Serge Amar, vice-président de la Région Sud.
Pour Samuel Tual, président de la classe ULTIM et du groupe Actual, cette course incarne parfaitement la mission de la classe : « Nous avons des bateaux exceptionnels par leur taille, leur performance, leur capacité technique. Et c’est une certitude, la mer Méditerranée peut être un sacré terrain de jeu pour les ULTIM ! »
Entre défi technologique et odyssée collective, Antibes s’apprête à vibrer au rythme de ces géants des mers. Une immersion grandeur nature dans la modernité des Ultims, sur fond d’histoire antique.