Océan : le sommet de Nice s’est achevé en traçant un cap clair vers la haute mer

Par Figaronautisme.com

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Le sommet de l'Onu sur l'océan s’est achevé vendredi dernier à Nice sur une avancée vers une meilleure protection de la haute mer, et un durcissement sur l'exploitation des fonds marins à l'approche de négociations ardues.
Cette conférence, la troisième des Nations unies sur les océans, a été la plus importante en termes de participation, avec 64 chefs d'État et de gouvernement réunis sur la Côte d'Azur. L'absence de financement d'ampleur, un recul sur les énergies fossiles et des déceptions sur la protection des aires marines laissent un goût d'inachevé aux défenseurs de l'environnement et aux dirigeants d'États insulaires.


Une accélération sur la haute mer
Saluée par tous, la ratification du traité sur la haute mer par 50 pays, actée lundi à Nice, permet d'espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord international destiné à mieux protéger les eaux internationales.
La première conférence (COP) sur la haute mer pourrait avoir lieu dès l'automne 2026, selon l'ambassadeur français pour les océans Olivier Poivre d'Arvor, alors que le traité n'entrera en application que 120 jours après le dépôt de la 60e ratification.
Rebecca Hubbard, de la High Seas Alliance, un regroupement d'une cinquantaine d'ONG, a salué un "progrès incroyable".


Le ton monte sur l'exploitation minière
Dès l'ouverture du sommet, les dirigeants de la planète ont durci le ton face à la décision des États-Unis, qui n'avaient pas envoyé de délégation, de lancer unilatéralement l'exploitation des "nodules" polymétalliques dans les eaux internationales du Pacifique. "Les abysses ne sont pas à vendre", a lancé Emmanuel Macron, parlant de "folie" et d'"action économique prédatrice", tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, mettait en garde contre un nouveau "Far West".
Cette rhétorique ferme n'a toutefois pas permis d'élargir sensiblement la coalition pour un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins, passée de 32 à 37 pays seulement, sur les 169 États membres de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de rédiger un code minier. "Un code minier doit être approuvé à l'unanimité et, avec 37 pays, on va bloquer", a affirmé M. Poivre d'Arvor, avant la prochaine réunion de l'AIFM prévue en juillet.


Aires (mieux) protégées
De la Colombie aux Samoa, en passant par le Portugal ou la Grèce, 14 pays ont annoncé la création d'aires marines protégées (AMP) portant à plus de 10% la protection de l'océan, contre 8,4% avant le sommet. D'autres ont renforcé la protection des aires existantes, notamment en y interdisant le chalutage de fond. La faiblesse des annonces de la France, avec une limitation du chalutage de fond sur 4% seulement des eaux du pourtour de l'Hexagone, a déçu les ONG.
Pour atteindre l'objectif de 30% d'AMP en 2030, il va falloir "faire la course" et créer 85 nouvelles zones protégées par jour, a prévenu Enric Sala, explorateur de la National Geographic Society.

Motus sur les énergies fossiles
Responsables du réchauffement et de l'acidification de l'océan, les énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) ont été les grandes absentes de cette conférence, pourtant dédiée à la protection de la vie marine. "Ignorer l'impératif de sortir du pétrole et du gaz offshore n'est pas seulement une injustice: c'est inadmissible", a critiqué Bruna Campos, de l'ONG CIEL.
La déclaration finale de Nice, qui doit être adoptée vendredi, ne fait pas mention d'une "transition" vers l'abandon des énergies fossiles, comme lors de la COP28 de Dubaï en 2023. "Il est impossible de protéger les océans sans s'attaquer à la principale cause de leur effondrement: la pollution due aux combustibles fossiles injectés sans relâche dans l'atmosphère", a commenté l'émissaire américain pour le climat John Kerry, présent à Nice.


Peu d'argent
Les pays pauvres n'ont pas vu la couleur des 100 milliards de dollars de financement, évoqués par le Costa Rica avant la conférence de Nice. Les seuls engagements pris, principalement par des philanthropes privés, ont porté sur 8,7 milliards d'euros sur cinq ans, alors qu'il faudrait 175 milliards de dollars (153 milliards d'euros) par an pour atteindre l'objectif de développement durable de l'océan, selon un rapport du Forum économique mondial.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Cyrille Duchesne
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...