
Mercator Ocean alerte sur des anomalies thermiques persistantes, aux conséquences inquiétantes pour les écosystèmes marins. L’océan mondial continue de battre des records de chaleur. Selon Mercator Ocean, opérateur basé à Toulouse et en charge du service Copernicus Marine, la température moyenne de surface a atteint 20,85 °C en août 2025. Il s’agit du troisième mois d’août le plus chaud jamais mesuré, derrière 2024 (20,94 °C) et 2023 (21,01 °C).
Dans 70 % des océans, entre 60° sud et 60° nord, les températures ont dépassé les normales climatologiques (1993-2022). Plus inquiétant encore : dans 12 % de ces zones, l’écart a franchi le seuil de +1 °C.
L’Atlantique Nord reste particulièrement scruté. Avec une moyenne de 24,89 °C, il se classe au 6e rang des mois d’août les plus chauds. Près d’un cinquième de sa surface a connu au moins un jour de vague de chaleur marine forte ou extrême, un phénomène inédit à cette période il y a encore quelques décennies.
La Méditerranée sous haute surveillance
Dans le bassin méditerranéen, les températures sont également restées au-dessus de la moyenne, avec 26,9 °C en moyenne. Si l’écart avec la normale a été moins marqué qu’en 2024, où un record à 28,11 °C avait été atteint, plus des trois quarts de la mer ont tout de même affiché des valeurs supérieures à la climatologie. Ce nouveau signal s’inscrit dans une tendance inquiétante. Juin et juillet 2025 avaient déjà battu des records, confirmant une série sans précédent de mois où les océans dépassent systématiquement les normales. Cette surchauffe marine favorise les canicules océaniques, déstabilise les chaînes alimentaires et accentue le blanchiment des coraux.
Des conséquences planétaires
Les scientifiques rappellent que les océans absorbent plus de 90 % de l’excès de chaleur lié aux activités humaines. Ce rôle d’amortisseur, vital pour le climat, atteint aujourd’hui ses limites. La multiplication des vagues de chaleur marines pourrait avoir un effet domino : perturbations des stocks de poissons, tempêtes plus intenses, et bouleversements majeurs des écosystèmes côtiers.