
L’équipage de Paprec Arkéa, mené par Yoann Richomme, a empoché deux points ce matin en franchissant en tête le "Scoring Gate" de Santo Stefano lors de la cinquième étape de The Ocean Race Europe, devançant d’une courte minute Allagrande Mapei Racing, deuxième et crédité d’un point.
L’arrivée de la Tramontane cette nuit a enfin relancé la flotte IMOCA sur la route du sud, au deuxième jour de cette étape entre Gênes (Italie) et la baie de Boka (Monténégro).
Depuis leur départ dimanche après-midi, les sept équipages progressaient péniblement dans des vents quasi inexistants, longeant la côte jusqu’à Nice et Saint-Tropez.
Enfin, vers 2h30 du matin, un flux de nord-ouest de 8 à 10 nœuds a permis aux leaders - Paprec Arkéa, Biotherm (Paul Meilhat), Team Malizia (Boris Herrmann) et Allagrande Mapei (Ambrogio Beccaria) - de faire cap plein sud et d’accélérer franchement.
Portés par ce vent arrière, ces quatre IMOCA ont atteint des vitesses impressionnantes, parfois jusqu’à 32 nœuds, pour foncer vers la « Scoring Gate » située à la latitude de l’île de Santo Stefano (Sardaigne).
Paprec Arkéa a franchi la ligne à 07h33m24s, s’adjugeant les deux points de bonus, avec seulement 57 secondes d’avance sur Allagrande Mapei Racing, qui prend la deuxième place.
Derrière, les trois autres concurrents - Team Holcim-PRB (Rosalin Kuiper), Canada Ocean Racing - Be Water Positive (mené sur cette étape par la Britannique Pip Hare), et Team AMAALA (Alan Roura) - ont eu moins de réussite. Restés englués dans une bulle sans vent, ils n’ont pu que voir les leaders s’échapper sur l’écran du tracker.
« C’est frustrant, » a reconnu ce matin Lincoln Dews à bord du bateau canadien. « Nous étions un peu plus lents hier après-midi, et quelques milles de retard se sont transformés en 30. C’est incroyable de voir à quelle vitesse ces bateaux filent quand ils s’élancent. »
À 13h30, les quatre leaders - Paprec Arkéa, Allagrande Mapei, Biotherm et Malizia - n’étaient séparés que de six milles, à l’ouest de Minorque. Holcim-PRB suivait à 12 milles, tandis que Canada Ocean Racing accusait déjà 82 milles de retard, devant Team AMAALA, repoussé à 143 milles.
Si Rosalin Kuiper regrettait d’être contrainte à la poursuite, elle se montrait combative : « C’est agréable d’avoir enfin de la vitesse - nous filons à 27 nœuds - mais la flotte est loin devant. On va travailler dur pour recoller. J’aimerais que nous soyons en tête, mais il faut garder la positivité et avancer. »
Même discours combatif chez Canada Ocean Racing : « On a enfin retrouvé la pression que les autres avaient plus tôt, » expliquait Dews. « Avec la météo instable qui arrive, tout reste possible. Peut-être qu’ils se bloqueront ce soir et que nous pourrons revenir. »
De son côté, Yoann Richomme savourait la belle entrée en matière de son équipage : « Deux points au « Scoring Gate » de Santo Stefano, c’est une bonne opération. On a mis beaucoup d’énergie depuis le départ pour rester devant, et ça a payé. On est passés 57 secondes devant Allagrande Mapei, ce n’est pas grand-chose, mais ce sont deux points importants qui nous permettent d’avoir maintenant quatre points d’avance sur Holcim-PRB au général. »
Pour Ambrogio Beccaria (Allagrande Mapei Racing), heureux de figurer dans le groupe de tête, la vigilance reste de mise : « C’est mieux avec du vent, les milles commencent enfin à diminuer. On profite d’un bon portant depuis quelques heures, mais ça ne va pas durer. La suite s’annonce compliquée : tempêtes, pétole, vagues... ça va être très technique. »
Classement à la « Scoring Gate » de Santo Stefano :
1. Paprec Arkéa - 07:33:24 CEST - 2 points
2. Allagrande Mapei Racing - 07:34:21 CEST - 1 point