
Rosalin Kuiper, Nicolas Lunven, Carolijn Brouwer et Alan Roberts ont mené une bataille intense sur ces 1600 milles de course. L’équipage d’Holcim-PRB signe finalement une superbe 2e place sur la cinquième et dernière étape de The Ocean Race Europe au terme d’un parcours rempli de rebondissements. Après avoir compté jusqu’à 150 milles de retard sur les leaders de la flotte, l’équipage d'Holcim-PRB a réussi une remontada spectaculaire grâce à une zone de transition sans vent qui a rebattu les cartes.
C’est à 2h30 ce lundi matin que l’IMOCA Holcim-PRB a pointé son étrave dans la splendide baie de Boka, au Monténégro. Sur les visages des marins marqués de fatigue, reflet d’une étape éprouvante pour les corps comme pour les esprits, se dessinait aussi un large sourire témoignant de la satisfaction d’avoir décroché cette magnifique deuxième place au terme d’un parcours d’une rare intensité.
Après un départ de Gênes disputé dans de petits airs (moins de cinq nœuds de vent), l’équipage d’Holcim-PRB a dû composer avec des conditions particulièrement légères et instables, typiques de la Méditerranée. Dans la nuit de lundi à mardi, le bateau a enfin touché un peu de vent pour allonger la foulée. Mais au bout de deux jours de course, les espoirs de victoire se sont envolés : piégé dans une zone de vent faible, Holcim-PRB a vu ses adversaires s’échapper par l’avant. Nicolas Lunven raconte : « On s’est fait distancer au large de Porquerolles. On était au mauvais endroit au mauvais moment : la flotte est partie devant et le vent est tombé juste derrière, alors qu’on était à quelques encablures seulement. Du coup, on s’est retrouvé très loin. On avait choisi de se placer près de la côte pour bénéficier de la brise thermique, mais ça ne s’est pas passé comme prévu. On était dans l’axe derrière Biotherm : eux ont réussi à passer, pas nous. Vers Saint-Tropez, le vent a commencé à mollir, mais ils ont toujours gardé un peu plus de pression que nous. Forcément, il y avait de la déception, mais il n’y avait pas grand-chose à faire. ». Alors qu’ils pointaient à plus de 150 milles derrière la tête de flotte, l’équipage d’Holcim-PRB n’a jamais cessé d’y croire. La détermination est restée intacte à bord, chacun s’appliquant à tirer le meilleur du bateau dans l’espoir de recoller à la flotte : "On n’a jamais baissé les bras. On s’est toujours appliqué à faire avancer le bateau du mieux possible, en gardant en tête que l’étape est longue et que rien n’est joué avant la fin." complète Nicolas Lunven.
Mais la Méditerranée, fidèle à sa réputation, a encore une fois bouleversé la donne. Après avoir traversé des zones orageuses, les leaders se sont retrouvés piégés dans une zone de transition quasi sans vent à l’approche de la Sicile. Holcim-PRB a su en tirer profit avec brio recollant sur la flotte et allant même jusqu’à prendre les commandes à plusieurs reprises dans la dernière partie du parcours : « C’était un incroyable comeback. A un moment, nous avions 150 milles de retard, mais nous avons réussi à revenir dans la course. Quand la flotte s’est retrouvée arrêtée dans une zone de transition sans vent, nous avons pu les rattraper, et à partir de là, c’était comme un nouveau départ. Cela nous a donné la chance dont nous avions besoin et nous n’aurions pas pu rêver mieux. L’ambiance à bord était formidable : nous savions que tout était relancé et qu’avec un bon équipage et un bateau rapide, c’était notre opportunité. Nous sommes restés concentrés, nous nous sommes donnés à 100%, et nous avons réussi à repasser devant. » explained Rosalin Kuiper, skipper of the IMOCA Holcim-PRB.
L’IMOCA vert et bleu décroche finalement une très belle 2e place sur cette cinquième étape, à seulement 1h15 du leader Biotherm. Avec cette performance, Holcim-PRB reste plus que jamais dans le match pour la deuxième marche du podium. À seulement un demi-point de Paprec Arkéa, tout se jouera lors de l’ultime course côtière, le 20 septembre, dans la baie de Boka.