
En une saison, Élodie Bonafous, skipper de l’IMOCA Association Petits Princes - Quéguiner, portée par une équipe soudée et l’expérience de Yann Eliès, a vu son projet prendre une dimension remarquable. L’année a été celle de toutes les fondations : constitution d’un collectif solide, mise au point exigeante du monocoque de 60 pieds, enchaînement de longues sessions d’entraînement et premiers résultats probants. Sur l’eau, les performances n’ont pas tardé : une deuxième place sur la Course des Caps - Boulogne-sur-Mer - Banque Populaire du Nord, suivie d’un éclatant succès à la Rolex Fastnet Race. Ces étapes marquent le lancement d’un collectif qui avance vite et juste. Désormais, l’attention se tourne vers un nouvel horizon : la Transat Café L’Or, épreuve majeure du calendrier IMOCA et tremplin
Une première année sous le signe de la construction et de la confiance
Dès ses débuts, le projet a été pensé comme une mécanique collective. Autour d’Élodie Bonafous, une équipe technique de huit personnes s’est installée à Port-la-Forêt, avec un objectif clair : bâtir un socle solide pour viser la performance à moyen terme. « On a appris à travailler ensemble et trouvé nos repères très rapidement », souligne Élodie. Cet engagement collectif s’est immédiatement traduit par une montée en puissance significative dans la préparation sportive et technique. Chaque navigation a permis d’affiner les réglages, de fiabiliser le monocoque et de renforcer les automatismes. « Mon quota de milles a explosé. Au fil des navigations, j’ai vraiment commencé à comprendre le bateau, à le sentir réagir, et à développer une relation de plus en plus forte avec lui, ce qui me permet aujourd’hui d’être nettement plus à l’aise à bord. » L’arrivée de partenaires engagés comme l’Association Petits Princes et le Groupe Quéguiner a renforcé cette dynamique, donnant au programme une identité fédératrice. « On a fait les bons choix dès le départ, que ce soit sur l’équipe technique, les équipiers ou la présence de Yann Eliès. Tout s’est enchaîné de manière fluide et positive. » Un véritable cercle vertueux s’est ainsi enclenché, où la confiance nourrit la progression et la progression alimente la confiance.
Des résultats qui confirment le potentiel
Cette base collective et cette exigence technique se sont traduites par des résultats immédiats. Le projet s’est installé dans le haut du classement dès ses premières confrontations : une deuxième place sur la Course des Caps puis une victoire éclatante sur la Rolex Fastnet Race, une performance qui compte parmi les plus prestigieuses du calendrier. Ces podiums valident les choix opérés en amont et confortent la méthode. « On a su pousser le bateau à un haut niveau de performance, mais toujours de manière raisonnée », explique Élodie. « L’important, c’est de trouver l’équilibre : maintenir une allure compétitive tout en préservant la fiabilité. » Au-delà du palmarès, c’est la dynamique de groupe qui domine : « On est là pour apprendre, progresser et se faire plaisir. Le début de saison a prouvé qu’on pouvait être dans le match et qu’on avait notre place aux avant-postes. » La navigatrice retient aussi la sérénité offerte par cette préparation : « On n’a pas eu de galères techniques, ce qui nous a permis d’aborder chaque course à 100 % sereins. Ce n’est pas un acquis évident sur une première année. »
Cap sur la Route du Café : méthode et ambition
L’automne marque un tournant avec la Transat Café L’Or, première grande traversée pour Élodie et son monocoque de 60 pieds. L’épreuve, courue en double avec Yann Eliès, s’annonce comme une phase majeure dans la préparation du Vendée Globe. « Naviguer à deux, c’est presque du faux solo. Chacun tient ses quarts comme un solitaire, tout en partageant les grandes décisions. C’est un exercice exigeant, qui responsabilise énormément. » La préparation s’articule autour de plusieurs axes : récupération après une première moitié de saison dense, travail météorologique appliqué aux traversées transatlantiques, préparation physique renforcée - « deux séances par semaine » - et stages IMOCA à Port-la-Forêt pour affiner les automatismes. À cela s’ajoutent des opérations de relations publiques avec l’Association Petits Princes et le Groupe Quéguiner, qui donnent au projet une dimension humaine et collective. Côté objectif, Élodie garde les pieds sur terre : « On sait que les potentiels du bateau et de l’équipage existent. L’idée n’est pas de se mettre la pression d’un chiffre, mais d’être dans le match du début à la fin, d’appliquer notre méthode et de tenir une intensité compatible avec le long cours. » Le retour de la transat sera l’occasion d’un nouveau défi, en faux solo, pour renforcer encore sa responsabilisation. « Chaque palier compte. On ne cherche pas à brûler les étapes, mais à avancer efficacement, en optimisant chaque mille navigué. Tout ce que l’on met en place aujourd’hui est une brique supplémentaire dans la construction de mon parcours vers le Vendée Globe. »