
Thomas Ruyant, double tenant du titre de la Transat Café L’Or, s’alignera de nouveau sur la ligne de départ du Havre le dimanche 26 octobre prochain, à bord d’Allagrande Mapei en compagnie d’Ambrogio Beccaria. Si quelques coureurs, Morgan Lagravière, Jean Pierre Dick... ont déjà, à plusieurs reprises, remporté cette grande classique en double, en IMOCA ou en ORMA, jamais skipper n’a inscrit consécutivement à trois reprises son nom sur les tablettes de la course dans ces catégories. Le Nordiste y pense, le Nordiste y croit. Les longues et exigeantes navigations de l’été dans le cadre de The Ocean Race Europe ont rodé le duo inédit franco-Italien qu’il constitue avec Ambrogio, et leur plan Koch-Finot Conq, comme en atteste la victoire de 2023, a été conçu pour ce format de Transat alizéenne. Tout en alternant ses casaques de chef d’entreprise en quête de partenaires à associer à son nouveau bateau en construction à Lorient, et son ciré de performer ambitieux, Thomas prépare avec minutie cet excitant challenge qui pourrait venir affirmer plus que jamais son standing de « King des Transats ».
J’ai adoré le format de The Ocean Race Europe
Certes, le bilan final de The Ocean race Europe, avec une 5ème place au général, ne correspond pas aux ambitions du Team au départ de Kiel le 10 aout dernier. Thomas Ruyant dégage pourtant, et au-delà de la victoire d’étape à Gênes, nombre de facteurs positifs dans la gestion à terre et sur mer, d’un long et palpitant événement. Il a pris un immense plaisir à redécouvrir, après l’expérience de 2021, la navigation en équipage. Le soutien indéfectible de ses équipes logistiques et techniques à terre a permis de répondre avec une efficacité rare aux immenses challenges imposés par le sort, avec cette malencontreuse collision du départ, survenue quelques jours seulement après la réparation express du mât endommagé en juin lors de la Course des caps. « Ces tribulations ont mis en exergue la réactivité et le niveau de compétence des équipes de TR Racing » souligne Thomas. « Elles ont aussi permis de souder notre relation avec les équipes d’Allagrande Mapei qui ont beaucoup appris de ces épisodes. » Et sur l’eau, le format de courses par étapes, majoritairement en Méditerranée, a poussé navigateurs, barreurs, régleurs dans leurs derniers retranchements, face à une redoutable adversité toujours très proche, et confrontés à des casse têtes météos à rebondissements. « On a navigué en Figariste, au contact, aux règlages millimétrés, en quête permanente du « poulième » de noeud. Ce fut une course de gagne petit, où il est difficile de s’échapper et de créer des écarts. C’est très intéressant et très formateur. Ma complicité avec « Bogi » (Ambrogio) en est sortie renforcée. »
Brève mise en chantier avant Le Havre
En convoyage depuis le Montenegro et en direction de sa base de Lorient, Allagrande Mapei, aux bons soins de Paul Medinger, Pierre Denjean, Valentin Le Floch et Emilien De Broc, sera brièvement et dès son arrivée mis au sec, le temps de quelques soins « cosmétiques » précise Thomas ; « L’avarie subie à Kiel, moins spectaculaire que celle d’Holcim-PRB, n’en était pas moins des plus sérieuses puisqu’elle concernait cette cadène DO, la pièce qui tient les haubans. Les réparations effectuées sur place ont parfaitement tenu durant tout le reste de la course et nos derniers examens révèlent que tout est définitivement en ordre. Le bateau est en pleine forme, et la mise au sec programmée ne concernera en définitive que de menus détails. »
« Ambrogio, mon double ! »
« Nos pérégrinations autour de l’Europe ont soudé notre complicité. Ambrogio et moi nous ressemblons. C’est un compétiteur acharné, une boule d’énergie. Il va au bout de tout ce qu’il entreprend. C’est aussi un performer redoutable et il a totalement endossé son statut de skipper d’IMOCA. On s’est bien trouvé et je suis ravi de partir avec lui. The Ocean Race Europe nous a permis de trouver de nouveaux leviers de performance sur un bateau que je connais par coeur. On continue de progresser, dans tous les secteurs, dans toutes les conditions. Le bateau est taillé pour la Transat Café L’Or et je pense naturellement très fort à réaliser cette passe de trois, à conquérir une troisième victoire consécutive en Classe IMOCA. Pour peu que les alizés se montrent à la hauteur de nos espérances...»
Un magnifique projet d’avenir.
« Notre nouvel IMOCA signé Antoine Koch avance bien à Lorient. La coque est construite et semble très bien née. Je n’ai pas tout vu car je consacre tout mon temps à terre à la quête de nouveaux partenaires désireux de vivre l’aventure de ce nouveau bateau avec nous, sur un programme ambitieux de 2026 à 2029. Nous proposons un projet et un programme complet, clé en main. Le sponsor n’aura plus qu’à poser ses logos et bénéficier de l’expertise d’un Team accompli, pour emmener vers le succès un foiler dernier cri, fruit des expériences et cogitations de nos derniers bateaux. »